Résumé

Les pictogrammes font l’origine de l’écrit du chinois, mais avec l’évolution au cours de quelques millénaires, les picto-phonèmes prennent le dessus. Cela est favorable à l’apprentissage de cette langue, plus précisément pour la mémorisation lexique. La sauvegarde de la fonction de l’écriture chinoise de décrire directement le sens ouvre un canal raisonné et indépendant de la forme écrite (Signifiant) au signifié. C’est à la fois un avantage et un désavantage. Avantage parce que premièrement la co-existence du sens et du son dans la plupart des caractères facilite la reconnaissance à l’écrit. Deuxièmement, cette combinaison favorise la mémorisation par l’association pourvu que l’apprenant ait pris connaissance des deux clés composantes. Pourtant l’apprentissage et la mémorisation purement phonétique ne sont pas beaucoup allégées : en plus de la difficulté de prononcer les tons et certains sons ‘étranges’ en chinois, les caractères phonologiques sont souvent trompeurs à cause du non-parallélisme entre l’évolution relativement animée de l’oral et celle stable de l’écrit du chinois. Par exemple, le mot ‘抬’ se prononce [t{} parce que sa clé phonologique ‘台’ se prononce ainsi. Pourtant le ‘治’ se prononce [Z4], le ‘贻’ [I2] et le ‘笞’ [tS4] malgré le fait qu’eux aussi contiennent la même clé phonologique ‘台’. En plus, les clés phonologiques ne marquent pas les tons ! Dans ce sens, on n’a pas tout à fait tort de dire que c’est moins difficile pour un étranger (adulte) d’apprendre l’écrit qu’apprendre l’oral du chinois.