La stratégie ‘bottom-up’—vouloir tout comprendre et tout apprendre

Quand l’apprenant met en oeuvre le processus ‘bottom-up’, il prête beaucoup d’attention aux formes linguistiques dans le message ; quand il utilise le processus ‘top-down’, il se sert des informations contextuelles et de son savoir présent pour comprendre ce qui est dit.

Chez l’enfant les éléments intraitables par le ‘language parser’ sont naturellement laissés tomber au profit de d’autres buts comme la communication ou tout simplement pour ne pas épauler le fardeau excessif d’apprentissage. Dans un environnement propice à l’apprentissage, l’institutionnel par exemple, les adultes ont un penchant général vers la stratégie de ‘bottom-up’ : ils s’interrogent sur toutes les formes qui leur sont inconnues pour tout comprendre. C’est une stratégie de compréhension par apprentissage. Delà on distingue les deux notions : les donnés compréhensibles (‘comprehensible input’) et les données comprises (‘comprehended input’).

Les premières sont celles qui peuvent être décodées par l’interlangue et les deuxièmes désignent celles qui sont hors de la portée de l’interlangue mais comprises par des moyens cognitifs de l’apprenant. Les données comprises sont souvent instables mais elles sont cruciales pour les adultes parce qu’elles répondent positivement à leurs besoins langagiers au niveau beaucoup plus élevé que ceux des enfants.

Un sur-usage du processus ‘bottom-up’ engendre souvent un effet nuisible: il se peut que les apprenants comprennent les éléments constitutifs des énoncés sans comprendre le message ; ou bien le travail de collage en aval des sous-parties ralentit parfois gravement son décodage du message.

L’enseignant (terme général) donnera un grand service à ses élèves en les faisant voir et expérimenter d’autres stratégies que les leurs.