La stratégie métacognitive

Wendon identifie trois catégories de stratégies métacognitives, à savoir (1) les connaissances sur la langue ; (2) le planning concernant les objets et les moyens de l’apprentissage, et (3) l’auto-évaluation concernant les progrès et les réactions de l’apprentissage à son vécu langagier. Elle trouve que les apprenants adultes se posent des questions de chaque catégorie et prennent des décisions en fonction des réponses qu’ils trouvent. Par exemple, sous la catégorie du planning ils se demandent la question ‘Qu’est-ce que je dois apprendre et comment ?’ Ils décident ensuite de leurs objectifs d’apprentissage, des ressources appropriées et des moyens de les utiliser.

Ce classement est dans la même lignée que l’idée de Gombert qui affirme que les activités métalinguistiques font partie de l’ensemble des ‘processus cognitifs de contrôle des comportements.’ Elles sont ‘des connaissances mentalisées, ou du moins évocables mentalement. Les activités métalinguistiques, en tant qu’activités métacognitives portant sur le langage, sont donc limitées aux activités cognitives appliquées consciemment à la manipulation du langage.’

L’utilisation active et flexible des stratégies métacognitives et notamment métalinguistiques aident à expliquer non seulement le fait que les adultes apprennent la langue plus vite que les enfants mais aussi des résultats différents d’apprentissage interpersonnel puisque les meilleurs apprenants adultes expliquent mieux les stratégies qu’ils mettent en œuvre.

Dans une étude sur l’effet des activités métalinguistiques, Nobuyoski & Ellis comparent deux groupes d’élèves dans des conditions communicatives différentes. Chez le premier groupe, l’enseignant adresse systématiquement des questions de clarification pour que les élèves corrigent les erreurs portant sur le passé alors que le groupe de contrôle n’est interrogé que lorsqu’il y a un problème de compréhension. Une remise en scène de la même tâche une semaine après montre que seulement le premier groupe a amélioré l’utilisation de la forme linguistique en question.

Les fonctionnements métalinguistiques deviennent automatisés à travers leur utilisation répétitive dans les tâches ; leur caractère « méta » se perd et l’attention est ainsi émancipée pour d’autres tâches.