Le ‘manque’ de sujets

Une angoisse chez des alloglottes d’une culture très éloignée de la culture cible est qu’ils ne trouvent pas toujours des sujets communs à discuter avec leurs amis natifs. Les différences dans les cultures et dans les vécus personnels peuvent très bien servir des sujets intéressants de communication. Mais la communication engage toute une personne : son vécu, sa capacité linguistique, son attention, son intérêt et son courage, ses stratégies cognitives et de communication, sa représentation du rapport qu’il entretient avec son interlocuteur, etc. Dans bien des cas il ne suffit que sa capacité de production et surtout de compréhension soit faible que l’alloglotte trouve difficile de suivre le fil communicatif ; il s’enlise dans la compréhension de l’histoire de son partenaire et est du coup incapable de se revirer vers ses propres possibilités de sujets. On devient et souvent on se ressent ‘lent’ et ‘ennuyeux’ mais en même temps victime d’une injustice. Cette angoisse n’a pas toujours affaire au niveau de l’interlangue ; elle dépend de la représentation subjective de ce niveau par l’apprenant lui-même et du type d’environnement où il se trouve.