Les types d’environnement 

Le type d’environnement joue un grand rôle dans la configuration du filtre affectif. Sa définition dépend largement des facteurs objectifs intériorisés. Les rapports qu’a l’alloglotte avec un inconnu dans la vie quotidienne, un vendeur dans un magasin ou un passant dans la rue, est assez ingérable et peu prédicable. Son rapport avec un natif qu’il connaît se stabilise vite : le cas de deux étudiants en cours d’échange, par exemple. La possibilité de participer à la définition de la nature de ce rapport constitue un facteur rassurant pour l’alloglotte : il choisit ce qui lui convient au niveau affectif, il éprouve moins d’inquiétude dans un environnement favorable et peut par conséquent avancer mieux et plus heureusement son interlangue.

Les environnements en groupe sont plus compliqués tout d’abord parce qu’ils sont souvent imposés ; lorsque le défi langagier se combine avec une tâche principale de toute autre nature, la pression psychologique supportée par l’alloglotte pourrait être encore plus élevée. C’est le cas des étudiants étrangers qui ne maîtrisent pas encore la LC dans une atmosphère compétitive institutionnelle du pays natif. Dans tels environnements à la fois compétitifs et coopératifs, les étudiants étrangers peuvent faire un grand progrès langagier mais souvent à un prix cher au niveau psychologique. Quand, pour une raison ou pour une autre, un alloglotte dont l’interlangue n’est pas tout à fait ‘à la hauteur’ de la situation se forme une représentation de décalage entre ses défauts linguistiques et un environnement de compétition, il se trouve naturellement sur la défensive et adopte telle ou telle stratégie pour protéger son image.