L’étayage sous le contrat didactique

L’interaction du natif face à l’affaire d’apprentissage de son interlocuteur peut prendre des formes distinctes. Il peut intervenir très rarement comme dans une conversation endolingue entre deux natifs ; il peut intervenir trop souvent en se transformant en un enseignant directif et surtout correctif : c’est lui qui domine l’interaction.

Un troisième type d’intervention est l’étayage : le natif s’occupe des aspects de l’interaction qui sont plus difficiles et laisse la responsabilité à l’alloglotte de traiter la partie moins difficile ; il coopère en fournissant à son interlocuteur non-natif des données appropriées et en lui posant des questions d’élicitation, qui provoquent des réactions, et des questions de clarification. Il ainsi l’aide à conquérir les nouvelles formes dans la Zone Proximale et à avancer le système d’interlangue.

En citant Rogoff dans son ouvrage, Matthey souligne que la sensibilité des adultes à la compétence des enfants dans des tâches particulières est très importante pour que la responsabilité soit donnée aux enfants quand ils peuvent la prendre. Malheureusement, comme on vient de voir dans le chapitre précédent, les apprenants adultes profite de beaucoup moins de cette sensibilité de leur entourage natif ; le partage de responsabilité est souvent loin d’être idéal pour le développement de l’interlangue des alloglottes adultes.

Analysons ce qu’un natif peut faire pour aider idéalement un alloglotte à avancer son interlangue dans le milieu naturel. Nous prendrons comme repère l’idée de Py des sept opérations que doit réaliser un apprenant dans l’interaction exolingue.