L’abondance et la modernité de l’offre documentaire ainsi que des locaux conviviaux ont attiré un public divers avec des pratiques multiples. L’élargissement des publics est sensible. Le nombre des inscrits perd sa pertinence avec la présence d’une population non inscrite. Le taux d’inscrits dans la population desservie stagne.
Les raisons de cette stagnation sont multiples. Jean-Luc Gautier-Gentès a essayé dans un article publié dans le BBF d’avancer différentes explications possibles 16 . En outre, selon plusieurs chercheurs (Martine Poulain, Anne Marie Bertrand, François Rouet, etc.) le nombre d’inscrits ne rend pas compte de l’activité totale d’une bibliothèque. Des modes d’utilisation de la BM ne passent pas par l’inscription telle que la consultation sur place. En additionnant les différents usagers d’une BM (inscrits et non-inscrits), le nombre devient plus important. Selon l’enquête publiée en 1997 17 portant sur les pratiques culturelles des Français, les usagers des BM atteignent 31% de la population dont 21% d’inscrits et 10% de non-inscrits. Dès lors, il ne faut pas s’attarder sur le nombre des inscrits qui évolue imperceptiblement. Cependant en se référant aux données de la DLL de 2000, le nombre d’inscrits a baissé en 1999.
De plus, selon l’enquête Sofres publiée en 1997 18 , la fréquentation et l’inscription des BM respectent toujours une forme de distribution sociale hiérarchisée. La population étudiante, les cadres et les professions intellectuelles supérieures représentent le taux le plus élevé d’inscription. A ceci s’ajoute la répartition déséquilibrée des inscrits entre les enfants et les adultes. L’augmentation générale profite bien à la deuxième catégorie.
Jean-Luc Gautier-Gentes.- Débat/refonder les bibliothèques municipales : préliminaires.- In : BBF, n°2, 2003, pp 66-80
cité par Christophe Evans .- Usagers et usages en bibliothèques .- In: les bibliothèques en France 1991-1997, 1998, p208