Conclusion

Face au changement permanent de l’environnement dans lequel la bibliothèque évolue, notamment le changement d’ordre économique( stagnation des ressources, évolution des coûts, etc.), il est naturel qu’une bibliothèque, comme toute organisation d’ailleurs, puisse ressentir le besoin de modifier sa structure, sa stratégie, son offre, etc. C’est dans ce contexte que les bibliothèques sont confrontées au management public. Ce dernier s’est introduit comme une nouvelle vision de gestion, cherchant la performance (cohérence entre objectifs, résultats et moyens) sans remettre en cause les finalités du service public, d’une bibliothèque municipale. Il a apporté, bien évidemment, de nouveaux outils (outils de finalisation, de contrôle et d’animation) et de nouvelles démarches qui sont à adapter dans une perspective d’intérêt commun, d’intérêt social. L’évaluation, la démarche qualité ou encore l’analyse de la valeur ou le marketing constituent, en effet des démarches managériales dont leur adoption et adaptation aux contraintes et aux spécificités des bibliothèques sont confirmées. L’ensemble de ces outils et de ces démarches, représente une chance d’améliorer, de manière évolutive, l’offre des bibliothèques, de raffermir les structures d’organisation et d’employer d’une manière plus économique les ressources existantes. Il permet, en effet, à toute organisation de rationaliser les choix et par conséquent de réussir la conduite de tout changement organisationnel en fonction des moyens disponibles.

En revanche, au sein des BM enquêtées, les outils de management, dans le cas où ils existent, sont mal exploités. Les outils de contrôle se limitent particulièrement à des tableaux de bord, rarement mis à jour. Certaines réunions sont restreintes aux supérieurs hiérarchiques ne permettant guère une cohésion d’équipe. Les démarches managériales se limitent à l’évaluation. D’ailleurs, la définition de cette dernière est souvent assimilée au management. Elle garde, dans la majorité des cas, son aspect quantitatif et elle s’effectue dans un objectif de légitimation. La disponibilité et la formation du personnel font défaut. Les professionnels restent incompétents face à des démarches dont les concepts demeurent encore flous ou rejetés.

En outre, l’environnement politique dans lequel la bibliothèque s’insère, révèle généralement, une entente et une bonne communication avec sa tutelle. La mairie limite son intervention à la définition du budget général tout en laissant la liberté d’arbitrage entre les lignes budgétaires aux responsables d’établissements. Une certaine autonomie et un espace de marge de manœuvre leur sont ainsi accordés.