Pour ne pas renoncer à l’application de la tarification et aussi pour ne pas dédaigner le caractère de service public d’une BM, la segmentation des services et des usagers a été la réponse apportée par de nombreux auteurs. Cette segmentation est apparue à travers la littérature comme la solution de conciliation entre la réalité des coûts et la demande des usagers. Cette méthode permet de satisfaire en même temps la contrainte de ressources et la mission culturelle auprès du public défavorisé.
Il s’agit de scinder les services en deux, l’un gratuit et l’autre payant. Cette division est basée sur le support de documents (documents imprimés, documents audiovisuels) et sur la nature des services (prêt, prêt inter bibliothèques, recherche bibliographique en ligne, etc).
Les lignes directrices d’une majorité d’auteurs sont :
Pour Pierre Gaudette (1987), il faut tarifer prioritairement les services qui présentent simultanément les deux caractères suivants :
En outre, une évaluation des services, afin de déterminer la valeur pour les usagers de tel ou tel service, apparaît indispensable afin de permettre à une bibliothèque de prédire les répercussions de la tarification.
Une fois définis les services offerts, la question se tourne vers la typologie des usagers (l’âge du lecteur, statut social, son lieu de résidence), et de savoir s’il faut appliquer un tarif unique ou tenir compte de la diversité des usagers afin de déterminer ceux qui bénéficieront d’un traitement spécial. « La tarification est la concrétisation d’un processus de discrimination en fonction du support ou du service et du statut du lecteur » 95 .
D’après Jacques Renard (1994) « la démocratisation de la culture sera certainement mieux assurée par l’existence d’une certaine diversité des tarifs que par le maintien des bas tarifs traditionnels. »
Yves Alix .- Politiques tarifaire des bibliothèques : journée d’étude du 22 janvier 1993.- In : ACB-info, 1993, p 5