5- La politique de tarification
Dans une situation économique précaire, la tarification apparait comme un nouveau mode de gestion. En outre, son apparition et son amplification ont déclenché un débat révélant des acteurs multiples avec diverses logiques qui s’opposent. Egalement, la démarche à suivre pour une telle décision a, à son tour, exposé explicitement certains d’entre eux. Seule la recherche d’un compromis optimum mettant en jeu les contraintes et les objectifs de chacun est l’ultime procédure pour établir une politique tarifaire.
Les décideurs de la tarification sont appelés à prendre en considération :
- la réalité économique, la réalité des coûts de fonctionnement, les coûts du marché de l’information, etc.
- les demandes des usagers. « La tarification ne peut être que marginale et ne doit, en aucun cas, faire obstacle au développement de la lecture… »
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C’est pourquoi, ils doivent se concentrer sur la stratégie de la demande dont le prix est un élément fondamental. Ainsi apparaît l’importance de la démarche marketing pour l’application d’une tarification des services afin de préciser les attentes des usagers en terme de contenu et de prix. En effet, toute décision de tarification doit être précédée d’une interrogation sur la perception du prix par l’usager.
- la mission prédéfinie par la tutelle et pour laquelle cette dernière continue à investir. La mission pour laquelle le service a été créé. « La détermination du degré de gratuité ne peut être définie qu’en étroite relation avec les missions assignées au service public de lecture. »
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- les partenaires avec qui la bibliothèque a établi des relations de coopération et des échanges.
- les concurrents qui sont sous la même tutelle ou les concurrents privés tels que les cyper-cafés, les photocopieurs privés, pour ne pas déséquilibrer le marché local dans lequel la bibliothèque existe. L’administration est censée effectuer une analyse de ses concurrents indirects pour définir les fourchettes de prix acceptés par le marché. Cependant, elle doit veiller à ne pas tuer l’initiative privée en ayant des tarifs concurrentiels.
- le personnel (sa disponibilité et ses conditions de travail, etc.).
A ce niveau, nous empruntons le modèle élaboré par Jean Michel Salaün (1997) que nous associons au modèle élaboré par Daniel Eymard (1995) pour présenter l’ensemble des acteurs impliqués dans une décision tarifaire.
Notes
99.
Thierry Giappiconi .- Pourquoi actualiser le manifeste de l’UNESCO pour les bibliothèques publiques ? .- In : Booklet 3 IFLA 93 .- p6
100.
Gilles Gudin de Vallerin .- Les tarifications dans les bibliothèques.- In : BBF, n°6, 1994, opcit, p25