Conclusion

La tarification des services est largement appliquée. Elle demeure une décision « logique » et acceptable, une décision politique à laquelle adhèrent de nombreux professionnels. Il se révèle en effet une connivence des idées entre les décideurs politiques et les professionnels. La bibliothèque est une structure qui coûte cher et, par conséquent, l’assurance de rentrées financières est fondamentale pour financer le fonctionnement. En effet, l’opportunité d’une politique tarifaire réside dans l’importance des rentrées financières qu’elles assurent par rapport aux coûts qu’elle engendrent. Dès lors, le principe même de la tarification n’a pas, réellement, été remis en cause. Seul la révision des tarifs peut ou a constitué un sujet de discussion. Cependant, ceci ne nie pas l’importance du rôle joué par le personnel des bibliothèques pour atténuer les conséquences d’une telle décision sur la fréquentation. Le rapport avec l’usager constitue ainsi un élément fondamental à considérer au moment de l’évaluation de toute politique tarifaire.

En outre, par la segmentation des services et des usagers apparaît la conciliation entre la mission publique d’une bibliothèque, défendue par les professionnels et l’intérêt économique auquel s’attachent les responsables politiques, qu’ils masquent souvent par la responsabilisation des usagers envers les biens publics. La démocratisation culturelle visée par les BM est ainsi défendue par l’accès libre, par la différenciation des prix selon les âges et les catégories sociales et les dérogations appliquées.

La tarification permet d’assurer des rentrées financières aux autorités locales, non négligeables. D’ailleurs, c’est dans cet objectif qu’elle a été introduite et ne peut être supprimée. En revanche, elle ne peut bénéficier aux bibliothèques municipales que dans le cas d’une réaffectation directe ou indirecte des recettes.

Par ailleurs, une telle décision est souvent discutée comme une procédure entravant l’accès à la culture et mettant en cause la mission publique d’une BM. Cependant le choix tarifaire doit être pondéré non seulement par rapport à ses conséquences sur la relation qu’elle induit avec les lecteurs mais aussi par rapport aux coûts de fonctionnement comparés aux recettes réellement obtenues et par rapport aux risques de concurrence qu’elle peut engendrer avec d’autres services de substitution publics ou privés au sein de la ville.