4- La pratique de la coopération : espace communal et travail associatif

4.1- la tendance à une coopération de proximité

Ancrée dans la réalité du fonctionnement de la majorité des bibliothèques enquêtées, la coopération a pris plusieurs formes et elle se pratique à de multiples niveaux (local, national, etc.). En effet, en se référant au tableau suivant, si nous déduisons les 35 non-réponses obtenues, nous concluons que la coopération fait partie du paysage fonctionnel de 110 bibliothèques. En outre, ce travail de partenariat, en se basant sur cet échantillon de 110 bibliothèques, semble être limité à l’échelon local. L’espace de coopération n’a pas dépassé, pour beaucoup d’entre eux (74,5%), la limite de leur ville.

‘« Je coopère beaucoup avec la BU, je coopère aussi avec les autres services culturels de la ville par exemple le musée et c’est le cas de nombreuses bibliothèques municipales françaises… au niveau de la ville, il y a presque toujours un projet de partenariat… dès qu’on dépasse le cadre de la ville, on ressent le manque de la coopération. » V59’

Les acteurs locaux, à savoir les écoles primaires, les musées, les conservatoires, les centres sociaux et les associations diverses existants sur la ville, etc., représentent les premiers partenaires des bibliothèques. Ils continuent à être sollicités pour l’organisation d’un évènement précis et à court terme (un festival de contes, fête de quartier, etc.) ou pour des projets en commun portant sur une plus longue durée (le développement de la lecture chez les jeunes dans les établissements scolaires). La coopération locale constitue une réalité et même, une pratique traditionnelle pour beaucoup de bibliothèques. Cependant, elle n’est pas totalement généralisée. Certaines bibliothèques continuent à travailler en autarcie.

‘« On n’a pas l’habitude, pour l’instant, d’aller hors les murs. » V94 ’

Par ailleurs, la coopération s’étend, pour 57,3% des enquêtés, au niveau du département ou quelque fois de la région, en établissant des projets de partenariat avec la bibliothèque départementale ou en se regroupant avec plusieurs BM des villes avoisinantes.

Figure n°17 : Les niveaux de la coopération des bibliothèques municipales des villes moyennes
Figure n°17 : Les niveaux de la coopération des bibliothèques municipales des villes moyennes

La coopération au niveau départemental ou régional est assurée par les agences de coopération régionale et particulièrement, par les associations qui regroupent un certain nombre de bibliothèques. Les objectifs visés, particulièrement par ce niveau de coopération, sont principalement d’élaborer une politique documentaire concertée au niveau régional, d’établir des plans de conservation partagée et de travailler sur les fonds patrimoniaux, telle que la tentative de l’agence de coopération régionale de la Normandie qui s’affaire à la création d’un cédérom des fonds locaux normands.

Par ailleurs, la volonté et la tradition de partager, d’échanger et d’additionner les ressources n’a pas suffi à une large propagation de la coopération sur des zones géographiques étendues. Le taux de 28,2% de nos enquêtés, qui pratiquent une coopération d’ampleur nationale trouve probablement son explication dans l’adhésion au réseau national du PEB ou au CCF pour la rétro-conversion des fonds. Les professionnels qui trouvent qu’ « il faut d’abord travailler sur le territoire de la commune avant d’envisager de coopérer avec les autres communes », sont plus nombreux.