2- L’harmonisation des projets culturels, l’amélioration de la notoriété de la bibliothèque et la position des élus 

Le regroupement des différents acteurs locaux permet une harmonisation et une cohérence des projets ou événements culturels programmés au sein de la ville et, par conséquent, une offre culturelle locale riche et diversifiée. Ceci permet, dès lors, d’assurer et de diffuser une meilleure image de marque de la ville. Le rayonnement culturel de la ville constitue le sujet de fierté des élus ; la participation active de la bibliothèque et la visibilité de ses efforts améliore visiblement sa notoriété, consolide sa position par rapport à sa tutelle et, par conséquent, entraîne une meilleure considération de la part de celle-ci. C'est grâce à cet état d'esprit que certains projets de coopération n’ont rencontré aucune difficulté à naître.

‘« Oui pour la coopération entre les différents établissements au sein de la ville… Elle permet plus de cohérence dans les programmes culturels qu’une coopération au niveau de l’agglomération… » V94’

En effet, les élus conçoivent l’offre culturelle comme une partie prenante de l’identité de la commune. De ce fait, ils se prêtent moins au partenariat et, en particulier, à l’intercommunalité, si ce dernier ne participe pas à l’enrichissement de cette identité.

‘« Avant le projet de la BMVR, nous n’avions pas développé de projets de coopération en commun. On arrivait mieux à communiquer avec les USA qu’avec la commune voisine, parce que chacun veut garder sa bibliothèque pour soi. On rentre dans un phénomène politique, où chaque maire, chaque municipalité garde son territoire. Actuellement, on entre dans l’ouverture de l’intercommunalité qui fait qu’il va bien falloir changer. » T10’

Leur volonté reste infranchissable pour l’élaboration de certains projets de coopération et, en particulier, pour les projets intercommunaux ou pour l’intégration de la bibliothèque dans les champs de compétences de la communauté d’agglomération.

‘« Quand les bibliothèques sont passées sous la tutelle de la communauté urbaine, le maire d’une ville voisine était contre l’adhésion de sa bibliothèque au réseau parce qu’ici il y avait un retard... On a proposé que le public puisse accéder, avec la même carte, aux deux bibliothèques mais les élus n’ont pas suivi. » A61’

Les équipements culturels restent, selon la loi du 12 juillet 1999, relative à l’intercommunalité, dite loi Chevènement, parmi les compétences optionnelles. Les compétences dites optionnelles résultent d’un choix. Cette relative latitude permet aux acteurs locaux de transférer les domaines dont ils jugent l’exercice plus pertinent au niveau intercommunal.

‘« Les villes mettent ce qu’elles veulent dans la communauté urbaine. La culture, souvent, vient en dernier. Ça fait 30 ans qu’ils sont en communauté urbaine ici mais la culture (la bibliothèque) n’y est passé qu’en 1997 et le musée que l’an dernier. » A61 ’

Dès lors, les élus interviennent ainsi pour empêcher ou encourager des projets de partenariat, limiter ou étendre leur champ d’application. Les actions des bibliothèques ne sont parfois qu’une réponse à une volonté politique.