Conclusion

La coopération est un processus d’action, permettant le dépassement de l’action individuelle. Sa définition est souvent liée aux termes de partage, d’échange, de relations d’aide et de soutien, aussi bien qu’en termes d’efficacité et de productivité. Elle représente ainsi une nécessité pour les bibliothèques. De plus elle symbolise une nouvelle organisation de l’espace. Elle permet l’assouplissement des distances et la résolution des problèmes liés à la politique de décentralisation. Ce rôle s’est intensifié avec l’apparition des réseaux informatiques. Toutefois, les résultats de nos enquêtes ont, d’une part, révélé que les projets de coopération s’effectuent principalement au sein de la ville. Les projets de coopération s’organisent avec les différents acteurs locaux. D’autre part, ils ont montré que les réseaux informatiques interbibliothèques et en particulier autour d’une base de données bibliographique commune, sont peu propagés et semblent être rejetés. Suite à la complexité organisationnelle et technique d’une telle forme de coopération, l’apparition d’Internet et de la norme Z39.50, permettant un accès par le web aux catalogues des différentes bibliothèques, a facilement et réellement mis en cause un tel type de regroupement. La coopération traditionnelle dans un cadre associatif, sous forme de rencontres, de discussions dans un contexte fraternel et non institutionnalisé, est loin d’être un mode de coopération archaïque. Elle semble être la forme de coopération préférée et adéquate.

En outre, la préférence déclarée, pour une « coopération de proximité », ne trouve pas ses explications dans le clivage politique entre les villes. La proximité géographique est un élément déterminant, motivée par la facilité d’organisation des rencontres, surtout face au problème de manque de temps et de personnel dont souffrent de nombreuses bibliothèques. De plus, la complexité de gestion peut être réduite en fonctionnant sous la même tutelle et par conséquent, en ayant les mêmes objectifs.

Les effets et les apports de la coopération sont multiples. Ils se répercutent sur l’ensemble des composantes d’une bibliothèque, à savoir son environnement interne et externe. En revanche, la réussite et l’émergence d’un tel mode de gestion, semblent fortement liées au facteur humain. Elle reste tributaire de la bonne volonté, du dynamisme, de la disponibilité et de l'émancipation du personnel ainsi que de la relation d’entente et de complémentarité qui regroupent les partenaires. De plus, la coopération est une négociation des contraintes entre les différents partenaires et une recherche d’intérêt. L’atteinte des objectifs des uns et des autres des partenaires, et donc, un enrichissement des collections et un élargissement de l’offre de services bénéficiant aux publics, constituent les conditions de partage. En effet, l’acceptation de la coopération est principalement déterminée par rapport à l’organisation, à la charge de travail qu’elle engendre et à l’intérêt économique et informationnel qu’elle concrétise.