0.3.2.1. Une interaction de commerce ?

Dans la Vente Directe en systématique, si le caractère commercial de l’interaction est indéniable pour le vendeur, il en va tout autrement pour le client potentiel. L’objectif du vendeur qui provoque cette rencontre est uniquement commercial. Le système de la Vente Directe en systématique le pousse à réaliser une vente à la fin même de cette rencontre 66 . L’interaction initiée n’a donc pour lui d’autre finalité que la transaction. De son côté, le client potentiel n’a pas du tout le même point de vue sur l’interaction. Pour lui, c’est une visite improvisée, effectuée par un démarcheur qui se présente comme un enquêteur. S’il accepte de poursuivre l’interaction qui lui est proposée à l’ouverture de sa porte, il participe bien à une interaction de travail, puisque son visiteur est un professionnel, mais de quel type ? Contrairement aux interactions de commerce en site, le problème de l’objectif commercial se pose dans ces démarches de Vente Directe en systématique car il n’est pas commun aux deux participants. Cet objectif externe de la vente/achat d’un produit n’est pas partagé. L’interaction ne peut-elle alors être réellement qualifiée d’interaction de commerce 67  ?

Notes
66.

Nous avons vu que cette rencontre n’est pas un premier contact préalable à une entrevue ultérieure. Contrairement à certaines démarches de vente à domicile qui aboutissent au terme de plusieurs rencontres successives, le mode de la prospection systématique ne fonctionne que sur un seul et unique contact.

67.

On peut toutefois rencontrer une situation analogue dans un site commercial. Une personne entrant dans un commerce peut très bien le faire pour un autre objectif que celui de réaliser un achat. Elle peut par exemple chercher son chemin et solliciter une aide à un commerçant du quartier. Elle ne revêt alors pas un rôle de client et le commerçant qui lui répond quitte à cette occasion celui de vendeur.