0.4. Un travail sur corpus

Comme nous l’avons déjà précisé, la méthode de l’Analyse du Discours en Interaction est inductive : elle part des données et cherche à identifier des comportements interactionnels récurrents. Leur description doit permettre de les catégoriser et de formuler des généralisations. Si notre démarche de recherche est résolument descriptive, le travail de l’analyste ne commence pas avec cette tentative de description. Le recueil des données est une étape préliminaire qui, si elle est souvent passée sous silence, n’en est pas moins déterminante. En effet, « c’est souvent le corpus qui, en fait, définit l’objet de recherche qui ne lui préexiste pas. Ou plutôt, c’est le point de vue qui construit un corpus, qui n’est pas un ensemble prêt à être enregistré. » (J.‑C. Beacco, in Charaudeau et Maingueneau, 2002 : 149). Les données sur lesquelles travaille l’analyste sont le résultat de choix qui conditionnent et orientent la description qui peut en être faite. Nous allons présenter notre expérience du terrain et, par ce récit, toucher du doigt de quelle manière les choix que nous avons effectués conditionnent notre analyse (4.1). Nous définirons ensuite les cadres spatial et participatif des interactions de notre corpus et discuterons de sa représentativité (4.2).