3.1.2.1. L’attitude proxémique

Certains comportements non‑verbaux marquent nettement la réticence du prospect à communiquer. Dans l’interaction n°14, le particulier reste derrière sa porte entrouverte pendant toute la durée de l’interaction et la seule lumière présente est celle d’une allée relativement peu éclairée. Le fait que le démarcheur ne distingue, dans la pénombre, qu’une partie du visage de son interlocuteur limite la communication. Les possibilités d’interaction sont alors réduites, voire inexistantes lorsque le prospect décide de fermer la porte au nez du démarcheur.

Ce cas extrême de fermeture de la porte est également relevé dans d’autres interactions où aucune possibilité n’est laissée au démarcheur.

Interaction n°39 :’ ‘1 C : oui:/=’ ‘2 V : =bon:jour [madame’ ‘3 M : [bonjour/ ’ ‘4 V : excusez-nous d’vous déranger on réalise une petite enquête auprès [des habitants du quar-’ ‘5 C : [j’ai pas l’temps’ ‘6 V : ok\ (.) on repassera:’ ‘((C ferme la porte violemment.))’

Le particulier ne laisse guère le démarcheur présenter les raisons de sa visite et lui coupe la parole en prétextant un manque de temps. L’emportement de cette réaction est fortement souligné par une fermeture immédiate et violente de la porte d’entrée après le « ok » du démarcheur qui ne peut qu’accuser réception de l’argument du particulier. La deuxième partie de son intervention (« on repassera ») est formulé sur un ton vengeur alors même que la porte est en train de se refermer. Plusieurs entrées en porte sont marquées par la manière dont le particulier utilise l’espace. Il peut utiliser la porte d’entrée pour préserver son territoire : une ouverture limitée restreint l’accès du démarcheur et sa fermeture interrompt tout contact.