3.2.3. Un coup de force pour s’imposer

3.2.3.1. Le coup de force du particulier

Le vendeur ne peut s’imposer sans provoquer une brutale intrusion susceptible d’être gravement sanctionnée. Le seul coup de force envisageable dans ces démarches commerciales est à l’initiative du prospect. S’il reste sur une position défavorable à la démarche, marquée par un comportement globalement négatif, le vendeur est contraint à se plier à sa volonté et l’interaction s’achève alors. Cependant, certains particuliers n’imposent leur position que par des moyens extrêmes.

Interaction n°39 :’ ‘1 C : oui:/=’ ‘2 V : =bon:jour [madame’ ‘3 M : [bonjour/’ ‘4 V : excusez-nous d’vous déranger on réalise une petite enquête auprès [des habitants du quar-’ ‘5 C : [j’ai pas l’temps’ ‘6 V : ok\ (.) on repassera:’ ‘((C ferme la porte violemment.))’

Le particulier referme la porte au terme de son intervention « j’ai pas l’temps » (5C) sans même discuter sa position et envisager une solution. La réponse du démarcheur ne trouve pas écho puisque le particulier est déjà inaccessible. Même si l’enquêteur est l’obligé de son interlocuteur, il peut quand même espérer une fin d’interaction avec, au minimum, une séquence de clôture qui permettent d’aborder le terme de la rencontre sur un mode harmonieux, même si sa démarche n’a pas abouti. Le rapport de places engendré par ce type de situation est tout à fait singulier. Le prospect peut indiquer, par ce geste, qu’il dirige l’interaction. Ce comportement place le vendeur dans un rôle largement dominé. Le particulier met un terme irrémédiable à l’interaction. L’offense engendrée est vivement ressentie par un démarcheur froidement rejeté.