1.2.3. L’interaction sociale, communication et tâche à accomplir

Selon Piaget, « l’assimilation et l’accommodation de l’information » font parties d’un système «  interactionniste »  dans lequel « l’organisme  vise à maintenir un état d’équilibre » (Piaget, cité par Gaonac’h, 2001 p. 118). Mais bien plus qu’un développement purement biologique, le rôle de l’interaction sociale : l’historique de l’apprenant, le caractère communicatif, la nature et les contraintes des tâches à accomplir, est souligné par d’autres  comme un déterminant essentiel pour comprendre la multiplicité des processus d’acquisitions et les caractéristiques des stratégies qui en contrôlent la gestion. « C’est la culture qui donne forme à l’esprit » et cette participation à une culture fait que « toute activité mentale est culturellement située » (Bruner, cité par Barnier 2001, p. 173).

Les niveaux multiples varient entre des opérations de « haut niveau » : sémantiques, sociolinguistiques, textuelles… et des opérations de « bas niveau » : référentielles, lexicales, morpho-syntaxiques, phonologiques, et graphiques (Gaonac’h, cité par Gaonac’h, 1991, p. 203). La capacité de l’apprenant à réussir une activité d’apprentissage dépend de la gestion ou contrôle de ses opérations : si les opérations de bas niveau sont autonomisées, l’apprenant peut se concentrer sur les opérations du haut niveau qui sont liées à l’adéquation et aux objectifs de la tâche (Levelt, cité par Gaonac’h, 1991, p.203).

Le langage est l’outil de la communication. C’est un moyen parmi d’autres d’interagir dans la société. Des études sur l’utilisation des stratégies « communicatives » dans des situations de classe soulignent le fait que les compétences de communication dépendent largement des conditions dans lesquelles elles doivent être mobilisées et des objectifs visés dans le comportement global de l’apprenant. Un phénomène qui explique le discours souvent « artificiel » 1 de la classe (Gaonac’h, 1991, p. 179).

Notes
1.

Discours « artificiel » de la classe traditionnelle : la communication « didactique » implique l’obligation de faire produire du langage par les apprenants (l’enseignant pose la question, l’apprenant donne la réponse recherchée par l’enseignant qui corrige ou qui confirme par répétition).