1.2.4. Les représentations et l’autorégulation

La manière dont l’information est traitée dépend de la connaissance antérieure de l’apprenant. La perception et l’anticipation des signifiants conditionnent les décisions prises par l’apprenant au niveau du traitement des données : un objet déjà identifié « orange », nécessite peu d’informations pour le classer. Son association avec un autre objet « fruit » dépend de sa culture, de ses croyances et de son expérience du monde. L’intégration et le temps de traitement de ces informations sont alors influencés par les informations existantes.

De même l’historique : le vécu, le passé d’apprentissage, et la personnalité de l’apprenant (des facteurs biologiques et affectifs), conditionnent la perception et l’intégration de ses connaissances. Si l’utilité de l’activité n’a pas été clairement explicitée et située dans une perspective plus large : des objectifs personnels à atteindre, l’apprenant n’apercevra pas la pertinence de certains apprentissages et risque de les assimiler à des activités antérieures moins productives, des régulations que d’autres appellent « des modifications rétroactives » (D. Paquelin, H. Choplin, cité par Albero et al 2003) 2 .

Ces régulations gèrent donc le maintien des systèmes vers un état d’équilibre acceptable pour permettre à l’apprenant de construire son apprentissage. Cependant, tout apprentissage demande une mise en question des connaissances antérieures. Il est souvent accompagné par une période déstabilisante qui demande régulation et compensation pour maintenir l’équilibre. Les représentations de l’apprenant sont donc des facteurs déterminants dans le processus d’apprentissage. Elles expliquent les « différences » entre apprenants et contrôlent l’acceptation et l’assimilation des connaissances.

Notes
2.

Cf. résultats de l'étude PH. Paquelin et Choplin dans Albero et al(2003, p . 167-183).