1.4.4.2. La motivation

La motivation est selon beaucoup d’auteurs, une composante du profil de la personnalité et des facteurs affectifs, un produit d’interaction qui « oriente le processus d’apprentissage », (Vogel, 1995, p. 170). Loin d’une approche béhavioriste ‘«’ ‘ c’est le stimulus qui motive le sujet ’ ‘»’ (Carré 2001, p.27), dans laquelle l’action est dépendante des pulsions et forces inconscientes, mais influencée par l’approche humaniste (Maslow, Nuttin cité par P. Carré, 2001, p.30) dans laquelle l’individu joue un rôle actif dans la détermination de ses comportements, l’approche cognitive de la motivation reconnaît la personne comme un « sujet social » (Dumazedier cité par Carré ibid.), capable d’autodétermination, producteur de ses propres actes dans un contexte social dont il reste largement tributaire ». (ibid.). Bien que dans cette approche, les perspectives soient souvent différentes, il y a néanmoins consensus sur « une sorte de changement de  paradigme » (ibid.) et l’existence de plusieurs processus « invisibles » en interaction. Largement inspirés des approches de la motivation sociale cognitives de Vroom, Bandura et Skinner 7  les modèles théoriques actuels mettent en évidence les interactions complexes des facteurs liés à la situation, la personnalité et l’objet à apprendre. (Vogel 1995, p.169). Ce résultat qu’influence directement l’acquisition et la progression de l’interlangue :

Et les liens entre stratégie d’apprentissage et la motivation ? Les chercheurs sont d’accord sur le fait qu’il y ait bien un lien. Mais de quelle sorte et comment ce lien fonctionne-t-il exactement ? Les avis sont pour le moment encore partagés. Pour Bialystok (cité par Cyr, 1998, p.94), il y a plus de liens effectivement entre motivation et attitude qu’entre motivation et aptitude dans le choix des stratégies. Pour Oxford et Nyikos (ibid. p. 95) la motivation ‘«’ ‘ entraîne l’utilisation des stratégies mais que c’est le succès obtenu dans l’apprentissage qui entraîne à son tour une meilleure image de soi, qui détermine le choix des stratégies ’ ‘»’ dans une sorte de « spirale ». Pour Gardner et MacIntyre (ibid. p. 96) ‘«’ ‘ le choix des stratégies relève tout simplement de l’affectif. Il est déterminé d’abord et avant tout par les variables telles que l’anxiété et les attitudes ’ ‘»’. Tandis que pour d’autres (Carré ; Zimmerman ; François, dans Carré et Moisan et al, 2002) plusieurs facteurs ensemble y compris la motivation influencent le choix des stratégies. Tous pourtant sont d’accord pour dire qu’il y a un lien très complexe mais que la motivation soit l’unique responsable, le déclencheur ou la manifestation des choix de stratégies d’apprentissage n’a pas été établi pour le moment.

Notes
7.

Cf. les modèles théoriques ci-après.