1.4.4.3. Les représentations et les connaissances antérieures

Les représentations et les connaissances antérieures sont importantes parce que liées à la motivation, les représentations des apprenants : leur personne, leurs croyances sur la langue et sur la tâche à effectuer, les stratégies à utiliser pour l’accomplir et sur la situation de l’apprentissage, sont des facteurs qui entrave l’acceptation et l’intégration des nouvelles informations et en conséquence font en sorte que « l’apprentissage n’ait pas lieu ». L’étape, selon Tardif (cité par Cyr, 1998 p. 110) durant laquelle ‘«’ ‘ l’apprenant doit absolument établir des liens significatifs entre ce qu’il apprend et ce qu’il connaît déjà ’ ‘»’, faute de quoi, « l’apprentissage risque de ne pas avoir lieu ». L’acquisition du savoir est donc un phénomène de négociation graduelle. L’apprenant doit être prêt à recevoir et intégrer les informations, il doit les avoir acceptées. Afin d’éviter un tel phénomène, il faut voir ces croyances de plus près. Les croyances sont :

Les croyances sur la langue : la façon dont la langue est perçue. Est-ce qu’elle est considérée, plus difficile ou plus facile, plus utile ou moins utile que d’autres par l’apprenant ?

Les croyances et les connaissances de la personne : l’attitude de l’apprenant face à son apprentissage. Est-ce qu’il pense être trop âgé pour apprendre? Quels sont ses motivations, ses objectifs ? Selon Chouinard (ibid., p. 126) ‘«’ ‘ l’engagement dans les activités de nature scolaire et leur régulation dépend en grande partie des croyances que l’élève entretient sur lui-même comme apprenant et sur les autres comme agents d’aide ou collaborateurs ’ ‘»’.

Les croyances sur les stratégies : la rentabilité des stratégies. Est-ce que l’apprenant sait quelle stratégie choisir ? Est-ce qu’il sait adapter les stratégies ? Est-ce qu’il a déjà réfléchi à sa façon d’apprendre ? Il faut qu’il admette l’utilité d’une stratégie avant de pouvoir s’en servir.

Les croyances sur la tâche : la connaissance de la pertinence de la tâche demandée. Est-ce que l’apprenant est en mesure de comprendre l’utilité de la tâche et comment s’y prendre pour l’effectuer ?

Les croyances sur l’autonomie : l’attitude de l’apprenant à l’égard de l’autonomie. Se considère-t-il comme simple consommateur qui juge le professeur premier responsable de sa réussite ou de son échec dans l’apprentissage ? Combien de temps est-il prêt à consacrer à son apprentissage ?Quand pense t-il percevoir des résultats ? Sait-il comment on peut modifier sa façon d’apprendre ? Est-ce qu’il a déjà subi des échecs avant etc… ?( Cyr, (1998, p. 132)

Les croyances ou les représentations sont donc des phénomènes extrêmement importants dans un apprentissage. Chaque apprenant est un individu à part entière qui, pour s’approprier une langue, doit négocier avec ses propres représentations qui sont elles-même influencées par sa culture, ses habitudes et surtout par sa personnalité .

Une formation en autonomie tient compte de ces variables et de leur influence sur les stratégies adoptées. Elle permet aux apprenants en offrant des choix - des objectifs à atteindre, du matériel pédagogique, du parcours et en proposant des formations sur comment apprendre - d’ouvrir leur « boîte à outils » personnel afin d’acquérir des compétences en langue et de devenir plus autonomes dans leur apprentissage en général.