1.4.2.5. Prévoir des périodes de questionnement et prendre le temps

Aussi, pour être complètement autonome dans son apprentissage, il semble nécessaire, une fois le changement accepté, de savoir restructurer ses représentations. Certains des apprenants comprennent les avantages de travailler en autonomie mais ressentent des difficultés à intégrer les gestes qui l’accompagnent dans leur quotidien. Ils sont conditionnés depuis l’école maternelle à suivre les ordres d’un enseignant expert. Beaucoup de temps et de négociation seront donc nécessaires pour étayer les apprenants et faire évoluer leurs représentations. Les discussions, les questionnements et les médiations du tutorat sont alors indispensables. Les tutorats en petits groupes auraient été adaptés pour ce travail . Les interactions entre treize, voire quinze apprenants, ne permettent pas d’obtenir l’équilibre des discussions aussi facilement qu’en individuel. Ils ont tendance à favoriser la relation enseignant/expert-élève que l’apprentissage en autonomie veut éviter. A cet effet, les tuteurs (1), (4) et (5) ont délibérément réduit la taille de leur groupe au dépend de la fréquence des tutorats afin d’améliorer l’ambiance et la relation tuteur-apprenants, apprenants-apprenants. Or, l’évolution au niveau des représentations de ces apprenants paraît se manifester uniquement chez le tuteur (4) qui est le seul à avoir instauré des périodes de questionnement régulière. Par ailleurs, l’existence du groupe lui-même rend plus difficile l’identification du tutorat en tant qu’outil. La mise en pratique d’activités «différentes» du cours «classique» rend plus difficile mais pas impossible la mise en œuvre avec des groupes de quinze apprenants (voir tuteur 2).

Les résultats ne prétendent pas apporter des vérités absolues mais simplement quelques éclaircissements afin de mieux comprendre les effets de certaines activités sur l’évolution des représentations des apprenants. Concrètement, l’accompagnement devrait permettre de mieux définir l’autonomie, le rôle du tuteur et le lien entre le tutorat et le travail en autonomie. Il devrait également tenir compte des activités du tutorat et de l’importance de différencier ces dernières des cours « classiques » tout en proposant un éventail de moyens pour y arriver. Et enfin, il devrait permettre aux futurs « tuteurs » de s’entraîner aux techniques d’entretiens de conseil en individuel et en groupe. Ce sont des techniques peu analysées mais essentielles à connaître et à mettre en place pour faire évoluer les représentations des apprenants.