1.2.2.4. Dispositifs à visée d’apprentissage

La deuxième moitié du XXe siècle est marquée par un intérêt croissant du tutorat entre pairs et par la création d’un nombre important de dispositifs mais à visée « apprentissage », contrairement à l’Enseignement Mutuel du XIXe siècle qui était centré « enseignement ». Les idées de Coménius d’apprendre aux autres afin de mieux apprendre soi-même et de Montessori où les plus grands instruisent les plus jeunes, sont repris par Garner, Kohler et Riessman (cité par Barnier 2001, p. 85) qui soutiennent que « les enfants apprennent davantage en enseignant à d’autres enfants » et que c’est grâce à cette fonction tutorale qu’un enfant « peut vraiment acquérir les méthodes d’acquisition du savoir ». En s’appuyant sur le principe de Learning Through Teaching 25 ils privilégient l’individualisation et la coopération en permettant aux enfants de jouer un rôle constructif et socialisant susceptible de générer une attitude plus favorable envers l’apprentissage et l’école en générale.

En offrant l’occasion d’apprendre à apprendre et d’être davantage partie prenante dans son propre apprentissage, cette technique de tutorat entre pairs est appliquée dans de nombreux programmes de primaire et de secondaire afin de lutter contre l’échec scolaire, et d’aider ceux qui ont des difficultés à lire. Les études démontrent les effets bénéfiques au niveau personnel et social  au niveau de l’apprenant et du tuteur (Cloward, cité par Barnier 2001, p. 86) :

Ces résultats bénéfiques expliquent l’intégration du tutorat dans de multiples structures aujourd’hui : en primaire, au collège, au lycée et en entreprise pour faciliter l’insertion ou gérer l’emploi, et dans l’enseignement supérieur pour aider à l’intégration des étudiants ou pour former des apprenants en langues.

Notes
25.

Learning Through Teaching ou LTT, une expression des années soixante qui désigne une technique d’apprentissage fondée sur le tutorat entre pairs : l’apprentissage réalisé en enseignant