1.3.2. Changement de paradigme : tuteur 32 /enseignant 

Dans cette perspective, apprendre apparaît comme ‘«’ ‘ un processus interactif dans lequel les gens apprennent les uns des autres ’ ‘»’, (Bruner, cité par Barnier 2001, p. 187) et comme nous l’avons déjà montré, le rôle de l’enseignant change 33 . Le régime de la transmission unilatérale des connaissances qui place l’enseignant en position de pouvoir, de monopole des savoirs, ne peut pas favoriser un développement efficace vers l‘autonomie. Le tuteur comme Bruner le remarque, en détaillant les fonctions d’un processus d’étayage, ‘«’ ‘ n’est pas simplement le reproducteur et le transmetteur d’un savoir ou d’un savoir-faire, mais quelqu’un qui doit réinvestir ce qu’il sait, en le reconstruisant sur le plan verbal dans une logique de mise en mots prenant en compte ce que l’autre ne comprend pas, la difficulté sur laquelle il bute ’ ‘»’, (ibid., p. 188). C’est un processus très complexe dans lequel le tuteur est amené à jouer plusieurs rôles qui vont beaucoup plus loin qu’une simple assistance. S’inscrire dans une approche constructiviste exige un « enseignement » centré sur l’apprenant et en conséquence, nécessite un changement de paradigme. Cependant pour réussir ce changement et surmonter les difficultés impliquées, soulignées par les études 34 , il est nécessaire de bien comprendre le rôle : les aspects tuteur et tutorat, évaluer les différences entre enseignant classique et tuteur, clarifier les notions contradictoires et conflictuelles et les aspects psychologiques qui l’entourent.

Notes
32.

A partir de maintenant le terme « tuteur » fait référence au nouveau rôle de l’enseignant.

33.

Cf. le triangle pédagogique d’Houssaye adapté par Albero p.32 et le paradigme d’apprentissage/d’enseignement de Tardif, annexe 2 p. 94.

34.

Cf. les études  : Albero (2000)p. 29 ; Paquelin et Choplin (2001) p. 33 ; et Macré (2004) p. 35.