En reprenant la définition de Holec, (cité par Gremmo dans Albero et al, 2003, p.155) sur l’autoformation : ‘«’ ‘ L’apprenant réalise un apprentissage en prenant lui-même les décisions concernant les objectifs à atteindre, les moyens à mettre en œuvre, les modalités de réalisation, la gestion de la mise en œuvre effective et l’évaluation des résultats, en assumant la responsabilité de ses décisions ’ ‘»’ et en comparant les exigences du travail d’enseignant avec celles du travail de tuteur, établies à partir des aspects déjà mentionnés, nous pouvons mieux constater les différences fondamentales entre le rôle d’enseignant et celui de tuteur :
Les exigences du travail d’enseignant | Les exigences du travail de tuteur |
- Qu’il soit expert dans son domaine | - Qu’il soit expert dans son domaine 46 |
- Qu’il sache déterminer les compétences à transmettre, les objectifs à atteindre | - Qu’il sache poser les bonnes questions afin d’aider l’apprenant à fixer ses propres objectifs. |
-Qu’il ait des connaissances approfondies sur la nature du processus d’apprentissage afin de pouvoir transmettre les connaissances à une classe hétérogène, d’une manière passive ou active. | - Qu’il ait des connaissances approfondies sur la nature du processus d’apprentissage. - Qu’il ait « des connaissances sur l’apprentissage en autoformation ».(Gremmo, 1999 p.61). - Qu’il connaisse bien le système d’apprentissage en autoformation dans lequel l’apprenant est inscrit afin de pouvoir conseiller, accompagner et aider l’apprenant à s’approprier les connaissances par ses propres efforts en étant acteur de sa situation. |
- Qu’il soit l’autorité unique pour gérer et coordonner les interactions « artificielles
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» qui passent par lui. - Qu’il sache adopter une attitude appropriée pour maintenir la motivation des apprenants. |
- Qu’il ne se mette pas en position d’autorité afin de rendre les interactions plus équilibrées et de maintenir un discours « naturel ».
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- Qu’il sache adopter une attitude appropriée - Qu’il sache s’adapter à une situation irrégulière changeante pour maintenir l’équilibre de la relation et la motivation des apprenants. |
- Qu’il sache accomplir la tâche lui-même : les problèmes qu’on peut rencontrer et les stratégies disponibles pour les résoudre afin de prévoir les réponses et les aides à donner aux apprenants | - Qu’il sache accomplir la tâche elle-même : les problématiques qu’on peut rencontrer et les stratégies disponibles pour les résoudre afin de rendre la tâche plus intelligible et faciliter la mise en œuvre des stratégies par l’apprenant. - Qu’il sache argumenter suffisamment pour permettre aux apprenants de modifier leurs comportements et faire évoluer les représentations qu’ils mobilisent lors de l’apprentissage, les rendant plus autonomes. - Qu’il prenne le temps nécessaire pour négocier avec les apprenants la validité d’une mise en question des stratégies utilisées pour un apprentissage plus efficace. - Qu’il soit capable de ne pas prendre les décisions concernant l’apprentissage à la place des apprenants et de se situer dans une posture d’aide. (Gremmo dans Albero et al, 2003, p. 159). |
- Qu’il sache évaluer le travail pour déterminer ce qui est acquis ou pas. | - Qu’il sache évaluer le travail pour déterminer les conseils à donner pour permettre aux apprenants d’être plus efficaces et d’atteindre leurs objectifs. |
Les différences fondamentales entre le rôle d’enseignant et le rôle de tuteur résident donc dans les points suivants :
Ceci n’est pas obligatoire comme nous avons déjà constaté dans le tutorat en général mais en langue il est important que le tuteur parle la langue ciblée à un niveau assez avancé si ce n’est pas sa première langue.
Discours « artificiel » de la classe traditionnelle : la communication « didactique » implique l’obligation de faire produire du langage par les apprenants (l’enseignant pose la question, l’apprenant donne la réponse recherchée par l’enseignant qui corrige ou qui confirme par répétition).
Par opposition à un discours « artificiel » Cf. note 47.