III. Méthode d’analyse des données recueillies

Les données que nous avons recueillies sont de trois types : Comptes-rendus, des enregistrements audio et vidéo.

III.1. Transcriptions des productions verbales

Cette technique « a l’avantage de décrire assez précisément la démarche des élèves en mettant en lumière l’écart entre l’activité effective des élèves et celle qui est attendue en termes de niveaux de savoir ». (séjourné, 2001)

En premier lieu, nous avons transcrit l’intégralité des interactions du binôme hors classe pendant les trois séances de TP (3 heures pour chaque séance). La notation des pauses implique une indication de durée approximative. Nous avons codé de la manière suivante :

/ Une pause (silence verbal) inférieure à 2 secondes.
+ Une pause d’environ 5 secondes.
++ Une pause d’environ 10 secondes.
+++ Une pause très longue (qui peut être de quelques minutes).

Concernant le paraverbal : nous avons traduit les intonations les plus fréquentes par des signes conventionnels.

( ! ) Exclamation
( ? ) Question
(… ?) Voix ou parole inaudible, aussi quand les paroles sont incompréhensibles
( : : ) Prolongement de la fin du mot, suspension

Concernant les interruptions : l’interruption du discours d’un locuteur par un autre se note \

Pour le bruit et les événements impliquant des personnes extérieures au binôme (intervention du chercheur à la demande des étudiants, par exemple) : hors tâche ou communication (bruits externes, bruits d’autres étudiants…), notés dans la colonne dialogue, la plupart du temps par le terme générique « bruit ».

En ce qui concerne le verbal : toutes les propositions, les bruits verbaux … sont écrits sans correction de grammaire. Aussi, tout ce qui est dit en arabe a été transcrit de la même manière qu’en français c’est-à-dire selon une écriture phonétique et nous avons écrit la traduction de ces dialogues entre parenthèses.

L’attribution de ces codages dépend de la décision du transcripteur.

En deuxième lieu, chaque transcription a été découpée par tour de parole. Ce choix nous a permis d’organiser la transcription et de numéroter les interventions. La transcription est présentée sous la forme suivante, par exemple :

Tableau 14 : Exemple de transcription
N° Intervention Locuteur Dialogue Catégories et liens entre les nivaux de savoir Raison du choix
1. N On trace le point d’équivalence tangente à des courbes [M.géom , é ]  
2. T On a interprétation de la courbe avant [M.géom ]  
3. N On trace le point d’équivalence après    
4. T Iih (oui) on marche petit à petit en suivant la manipulation    
5. N Béhi (bien)    
6. T Interprétation de la courbe / [M.géom ]  
7. N On remarque    
  • Colonne 1, numéro d’intervention : une séquence de numéros de 0 à n, un numéro pour chaque changement de locuteur.
  • Colonne 2, locuteur : chaque locuteur a un nom.
  • Colonne 3, dialogue : ce qui est dit par les locuteurs.
  • Colonne 4, catégories et liens entre lesdifférents niveaux de savoir, registres sémiotiques.
  • Colonne 5, raison du choix : explication de notre choix des différents niveaux de savoir.

En troisième lieu, le choix du grain d’un découpage interne à un tour de parole a été décidé arbitrairement en respectant quelques critères :

  • Découpage par idée, par unité de sens, lors d’une pause prolongée, suite à une coupure impliquant des actions, par exemple relatives à l’expérience
Tableau 15 : Exemple de découpage fin
  Dosage pH-métrique et comparison des courbes de dosage    
479/N on a concentration de l’acide cinétique [acétique] reste le même o  
  mais augmentation de la concentration de la soude 01 molaire / o
(o,o)
le « mais » est interprété comme une relation entre les deux o.
  comparer cette courbe avec celle correspondant au dosage de la même solution lit  
       
528/T Orzolli (regarde moi) on a effectué un dosage dosage d’un d’une base forte par un acide faible / *  
  NaOH c’est un acide faible ? acide faible ou fort o il s’agit ici effectivement d’une préoccupation relative à une propriété d’un objet reconstruit NaOH : cet objet est-il un acide faible ou fort.
* Nous pouvons considérer ici que le dosage est un événement perceptible (l’étudiant se remémore ce qu’il a fait), et que ce dosage s’appelle dosage d’une base forte par un acide faible ; nous ne donnons pas de valeur au fait qu’il s’agisse d’une base forte par un acide faible (mais nous pourrions en décider autrement), dans ce cas nous catégorisons simplement (E).

Si au contraire, nous prenons chaque mot pour ce qu’il est :

« On a effectué un dosage (E) d’une base forte par un acide faible (o) » : il s’agit d’une relation (E,o,o) si nous allons jusqu’à considérer chaque objet.