II.2. Résultats concernant le dosage conductimétrique

Dans cette partie, nous présentons la transcription faite par dupont (2002) d’un seul binôme du 1er S d’un lycée français, concernant la question qui figure dans le TP « Notion du dosage » :

Placer la lettre A sur ce graphe pour indiquer le moment où la réaction de titrage commence, et la lettre B pour montrer où elle finit.

Ce binôme est formé par deux garçons Edouard et Vincent.

La partie de transcription entre ces deux élèves, est relative à la question qui se rapporte sur la courbe du dosage conductimétrique. Nous avons choisi un extrait de transcription qui montre le cheminement suivit par le binôme pour répondre à la question ci-dessus.

Ainsi, selon bange (1992), lors d'une conversation, nous retrouvons couramment de grandes parenthèses qui permettent aux locuteurs de clarifier, d'expliquer ou de reformuler un point particulier, ces parenthèses sont la forme interactive directement observable de la négociation du sens.

L’activité du binôme en terme des niveaux de connaissances est regroupée dans le tableau 50 :

Ce tableau montre que ce binôme ne fait pas intervenir la courbe du dosage dans sa réflexion, par contre dans le dosage pH-métrique, elle est nécessaire au raisonnement.

Dans leurs dialogues, les élèves essayent de comprendre le rapport entre la réaction et le titrage. Pour eux, le titrage est un moyen de déterminer la concentration qui fait intervenir une réaction, d’où les liens [é ; E] et [E ;G] présents dans la transcription :

Vincent-1159 : Mais le titrage c’est pas la réaction c’est comment c’est le fait de trouver la concentration par rapport à une réaction

Cependant, pour ces deux élèves, la réaction acido-basique indique un moment et plus précisément un événement. Il s’agit d’une réponse à une de nos questions de recherche : quelle est l’influence des questions qui accompagnent l’expérience sur le raisonnement de l’apprenant ?

Selon ce binôme, la réaction du titrage commence au moment où " les deux réactifs sont ensemble". Nous pouvons dégager la conclusion suivante : pour pouvoir répondre à cette question, le binôme utilise le lien suivant [é,o].

Vincent-1145 : Ben non où elle commence la réaction elle commence à partir du moment où tu mets les deux non ( ? )

La fin de la réaction de titrage, est déterminé par la formation des "ions" H₂O (rectifié à la fin par molécules H₂O), qui confirme le lien [é,o].

Vincent-1155 : Et ben elle finit euh elle finit ben à la limite elle peut finir là puisque à partir de là on peut ben non un tout petit peu juste après 10 quoi là où on peut déterminer / puisque c’est le titrage c’est pour déterminer la concentration ou la conductivité / concentration c’est à partir

Edouard-1156 : Mais là aussi elle continue là à faire des ions H2O

Edouard-1158 : Des molécules H2O

Dans le tableau ci-dessous, nous comparons l’activité du binôme avec le savoir attendu pour voir s’il y a eu apprentissage.

Nous remarquons, seul le lien entre la fin de la réaction chimique et l’équivalence [é ;é], n’est pas présent dans l’activité du binôme. Ce lien peut être remplacé par la relation entre la réaction chimique et les entités qui interviennent, puisque la fin de la réaction du dosage se manifeste par la formation des molécules d’eau H₂O, d’où le lien [é,o].

Edouard-1186 : ah oui les ions présents en solution / sont les ions Na+ et Cl- / puisqu’à cet instant / tous les ions HO- réagissent avec les ions H3O+ / pour former / des molécules H2O

Toutefois, à partir de la comparaison entre la question qui porte sur la courbe de titrage pH-métrique et celle du titrage conductimétrique, nous concluons que l’assimilation de la courbe relative à la conductimétrie en fonction de la concentration est beaucoup plus simple à comprendre par les apprenants que pour la courbe du pH en fonction du volume. La difficulté détectée, peut être en rapport avec la grandeur pH qui est une grandeur logarithmique.

Nous pouvons par la suite étendre notre conclusion, à partir de l’analyse des comptes-rendus des apprenants relatifs au dosage pH-métrique et ceux du dosage conductimétrique.