III.5.2. Résultats concernant les productions verbales

La justification à la réponse du binôme enregistré se base sur le nombre de saut de pH, puis sur la relation à l’équivalence.

Les activités du binôme en termes de niveaux de connaissances sont rapportées dans le tableau 79.

Tableau 79 : Niveaux de connaissances et types de liens mis en œuvre dans la transcription
Sans relation

[E] [é] [M.num]
Relation interne

[o ; p]
Relation externe

[E; o] [é ; G] [G; M.num]
2 1 1 1 1 2 3

Légende :

[é] : événement reconstruit

[o] : objet reconstruit

[p] : propriété reconstruite

[G] : grandeur

[E] : événement perceptible

[M.num] : modèle numérique

D’après ce tableau, nous remarquons que l’événement reconstruit (point d’équivalence) est présent dans la transcription, et il est en lien avec le niveau grandeur (concentration). Ce lien est mis en œuvre par le binôme afin d’appliquer la relation à l’équivalence au point d’équivalence.

Toutefois, comme nous l’avons signalé dans le chapitre portant sur l’analyse du TP1, le raisonnement de l’apprenant se focalise sur le point d’équivalence.

Nader-341 : Fih (il a) deux points d’équivalences chniya houma (c’est quoi ces deux) au point 1 d’équivalence on a CA/

Nader-351 : On remarque / au 2ème point d’équivalence +

Il apparaît ainsi, le point d’équivalence est considéré comme un événement reconstruit puisque c’est un point de l’évolution du système, est une notion nécessaire pour la construction des connaissances chez l’apprenant, il est utilisé comme intermédiaire pour appliquer la relation à l’équivalence.

Cette relation appliquée aux deux points d’équivalences a servi à ce binôme pour dégager la relation qui relie les deux volumes d’équivalences

Nous présentons dans le tableau suivant, les différences constatées entre les procédures de résolution de la tâche de l’analyse a priori et celle de l’activité du binôme.

Tableau 80 : Comparaison entre l'analyse a priori et l'activité du binôme
Analyse a priori Activité du binôme
[E ; p] [p ; o] [G ; p] [o ; é]
[é ; E]
[o ; p] [E ; o] [é ; G]
[G; M.num]

Légende :

[é] : événement reconstruit

[o] : objet reconstruit

[p] : propriété reconstruite

[G] : grandeur

[E] : événement perceptible

[M.num] : modèle numérique

Le tableau ci-dessus (Tab.80) montre l’écart qui existe entre l’analyse a priori et celle de l’activité du binôme. Ce dernier ne se base pas dans son raisonnement sur le concept de réaction chimique ; dans toutes les questions relatives à ce dosage, ce binôme n’écrit pas les équations relatives à chaque réaction du dosage.

Ce résultat confirme notre hypothèse générale de départ telle que, les difficultés des étudiants dans le domaine de l’acido-basicité proviennent en partie de la compréhension partielle de la réaction chimique.

Toutefois, d’après ce tableau 80, les trois niveaux de connaissances tels que le niveau de grandeur, le niveau de l’objet reconstruit et de la propriété reconstruite sont présents dans les deux analyses puisque la tâche se réfère à ces trois niveaux de connaissances. Cela est confirmé par robinault (1997), lorsque la tâche évoque un certain niveau de connaissance, nous le retrouverons dans la réponse des élèves :

«L’analyse (…) montre que lorsque la question met en jeu un niveau de modélisation, ce niveau est celui qui sera principalement pris en compte par les élèves » (robinault, 1997, p.129)

Lors de la comparaison entre les niveaux mis en œuvre et les relations réalisées et ceux qui sont attendues (Tab.80), nous constatons qu’il n’y a pas eu de dévolution à l’apprentissage, ce qui nous amène à dire que ce binôme est en difficulté et cette difficulté provient de la non compréhension du concept de réaction chimique.