3. Etat des connaissances sur la question étudiée : le cycle et la gestion de l’eau

La question des problèmes et risques liés à l’eau est d’actualité. Les travaux réalisés qui les mettent en évidence ne manquent pas, et les médias n’arrêtent d’en parler, vu la régularité de leur production de par le monde (MINIER et GROUES, 1990 ; AFONSO et RELVÂO, 1990), et particulièrement dans les pays en développement (LE BARBE, 1982 ; VENNETIER, 1988, 1990 et 1991 ; BOUVIER, 1990 ; BRUNEAU et NAKATANDA, 1991 ; GERARD, 1991 ; NEUVY, 1991 ; LAMY, 1995 ; TCHOTSOUA, 1995 ; SALOMON, 1997 ; BECHLER-CARMAUX, 1998 ; HINGRAY, 1999 ; HINGRAY et al., 2000). Ayant plusieurs facettes, ces contraintes hydriques et hydrologiques se traduisent par l’insuffisance de l’eau potable (VENNETIER, 1988 ; BRUNEAU et NAKATANDA, 1991 ; GERARD, 1991), les difficultés d’évacuation des eaux pluviales ou du ruissellement en zones urbaines (LE BARBE, 1982 ; VENNETIER, 1988 ; BOUVIER, 1990), les inondations (HINGRAY et al., 2000), les glissements de terrain (TCHOTSOUA, 1995),… Le cas de la ville de Bangui s’insère dans cet ensemble et n’a pas particulièrement été étudié. Néanmoins, quelques travaux de géographie historique (BOULVERT, 1985, 1989 ; CANTOURNET, 1984) et des études géographiques (LEMOTOMO, 1977 ; VILLIEN, 1985, 1987), pédologiques et géomorphologiques (BOULVERT, 1976), hydrologiques (KOKAMY-YAMBERE, 1994, 1995) réalisées sur la ville ou autres (GODART et ZOUBE, 1986, 1987) nous ont permis d’effleurer ou de cerner la persistance des effets néfastes de l’eau à Bangui. De plus, l’exploitation de la littérature des administrateurs coloniaux, des missionnaires ou voyageurs à propos de la question a servi à une analyse chronologique de l’ampleur des phénomènes dans l’espace et dans le temps, particulièrement dès la fondation de Bangui où les catastrophes naturelles ont été courantes et violentes. Une synthèse que nous avons établie, en recoupant toutes ces informations et données éparses sur les contraintes dues par l’eau, a contribué à définir les différentes formes de manifestations néfastes de l’eau depuis l’origine de la ville : pluies exceptionnelles, inondations, manque d’eau potable… ; elles sont complétées par des données actuelles (NGUIMALET, 2000). Ce travail est l’esquisse même de la future problématique qui a pris en compte les écoulements produits par l’eau pluviale dans leurs interrelations avec l’occupation du sol. L’originalité de cette étude réside en ce qu’elle considère l’eau dans ces différentes composantes : pluviale, superficielle et souterraine, du versant au lit fluvial, selon un cheminement complexifié par la multiplication du bâti.