5. Méthodologie générale et plan de l’ouvrage

Pour montrer la diversité de l’eau, dans son cycle et dans ses interrelations aussi bien avec son milieu qu’avec les conséquences de l’urbanisation, nous avons utilisé plusieurs approches méthodologiques sur la base des données humaines et physiques à l’échelle historique (période supérieure à 10 ans) et des données récentes (période remontant à 10 ans maximum) ou de terrain. L’étude a été réalisée selon des approches temporelles et spatiales emboîtées.

Au-delà, l’oralité a constitué dans le cas de ce travail une originalité du fait de la quasi-inexistence des archives ; ceci a fait que la parole, comme dans les temps anciens en Afrique, a fonctionné comme moyen de collecte des informations passées et même récentes. Les traces écrites manquent pour les confronter et les recouper aux données chiffrées ou mesurées. En l’occurrence, nous avons fait usage de la méthode orale  pour connaître les dates d’inondations de l’Oubangui entre 1950 et 1970 ; nous avons pu ainsi déterminer l’évolution temporelle et spatiale des bas-fonds marécageux, du couvert forestier dans l’aire de la ville… Les informations recueillies ont été par la suite analysées.

Des sources documentaires (cartes, plans, photographies aériennes…) ont été utilisées aussi bien à l’échelle historique qu’à l’échelle récente. Leur apport a consisté en la détermination de l’évolution diachronique des aires habitées de la ville de Bangui dans le temps (voir chapitre I, §3, p. 34), des aires marécageuses du Sud-Ouest (voir chapitre VI, §4.2, p. 256), à la reconstitution du réseau hydrographique initial du site (Figure 3). Nous nous sommes servi des cartes pour acquérir des données morphométriques des bassins-versants urbains et périurbains (Tableau XXV, p. 198), de même que les profils transversaux et longitudinaux (voir chapitre V, pp. 200 et 207). Aussi, l’échantillonnage des sables dans les rivières Ngoubagara et Ngongonon, et dans les bas-fonds marécageux du Sud-Ouest de la ville Bangui a-t-il été guidé par des cartes.

A l’échelle temporelle, une analyse chronologique des données humaines, climatologiques, hydrogéologiques, hydrologiques, géologiques et biogéographiques a guidé la détection des facteurs de causalité, explicatifs de la dynamique de l’eau, couplée avec des approches statistiques.

A l’échelle spatiale, des données de terrain sont collectées selon une démarche naturaliste, en observant les phénomènes et leurs processus, les zones d’extension des inondations de l’Oubangui et des bas-fonds marécageux en 1999, en prélevant des échantillons dans les lits de la Ngoubagara et de la Ngongonon, et dans les marais du Sud-Ouest. Ces échantillons ont fait l’objet d’une étude sédimentologique avec des analyses granulométriques. De même, des données brutes de ruissellement et d’érosion collectées en parcelles et à l’exutoire ont été traitées et analysées ; elles concourent à apprécier les effets néfastes de l’eau pluviale à l’échelle urbaine. Par ailleurs, une typologie des entités physiques sur lesquelles s’est basée cette étude de la dynamique globale de l’eau, a été dressée en fonction des degrés d’urbanisation (voir chapitre V, §4, p. 216).

Dans l’optique de prendre en compte les principales phases du cycle de l’eau (des écoulements) et des problèmes qu’elles posent en fonction des établissements humains, le travail est divisé en quatre parties :