Le plan d’urbanisme directeur en vigueur

Le plan d’urbanisme conçu en 1971 ne contient pas de propositions précises tant temporellement que spatialement (voir Annexes), et ne se limite qu’à un découpage systématique de la ville en zones diverses sans liens évidents (LEMOTOMO, op. cit.) ; c’est un plan intemporel comme tous les précédents. La hiérarchie de la voirie n’est pas certaine, sa géométrie et l’orientation des voies étant arbitraires. Dans l’ensemble, ce document manque de précision pour l’élaboration des plans de détails, et ne fournit pas d’indications précises concernant les bâtiments. Ce même plan d’urbanisme, approuvé par décret n° 72/324 du 29 septembre 1972, a été analysé (RGP, 1988) et constitue, malgré son ancienneté, le document de référence pour le développement physique de Bangui. Il prévoit l’aménagement de la partie ouest de la ville avec :

• les dispositions du plan « Assainissement et drainage de Bangui » (créé en 1969) pour les grandes infrastructures urbaines. A cette occasion, le canal de Bouagba (cf. Ngongonon), complété par celui de Kouanga (en fait Ngoubagara), constitue l’ossature principale du réseau d’assainissement urbain (Figure 9) ;
• des programmes d’extension de quartiers définis de manière très restrictive dans les 4e, 5e, 6e et 8e Arrondissements. Ils ont été saturés dès 1980 avec des lotissements planifiés (Mbossoro, Nzangoyan, Kpéténé, Boeing-Mpoko, Galabadja-Sinistrés et Cité Jean XXIII) ainsi que par la prolifération de l’habitat spontané, en particulier dans les zones difficilement urbanisables (bas-fonds inondables, lits d’inondation des petits cours d’eau, flanc des collines) et dans les quartiers périphériques très enclavés (4e et 8e arrondissements).

A partir de 1980, ce plan d’urbanisme, qui n’a plus fait l’objet d’une réalisation systématique, aurait dû se concrétiser par :

• des plans d’urbanisme de détail opposables aux tiers et définissant pour chaque quartier les modalités de son organisation spatiale et de son équipement, ainsi que des dispositions relatives à leur mise en œuvre ;
• le lancement de programmes cohérents d’infrastructures de réseaux accompagnant la croissance de la ville (extension et renforcement) et préparant son évolution afin d’obtenir l’adéquation entre la croissance de la demande et la disponibilité de la ressource exploitable.

Aucune révision partielle ou totale du plan d’urbanisme n’a été engagée par la suite pour compléter ou reprendre cette prévision trop limitée. Ainsi, le cadre de planification de référence est devenu totalement désuet deux décennies après (voir documents annexes).