3.2. Bangui en 1946 et en 1960

Si nous comparons la photographie aérienne de la ville de Bangui en 1946 (Figure 13) à celle de 1960 (Figure 14), nous constatons un gonflement de la population à la limite ouest de la ville localisée à l’époque entre la Ngongonon et la Ngoubagara, et le long de l’ancienne route 37 (l’actuelle avenue Koudoukou) ; par contre un dégonflement de la population aux confins de la ville administrative et commerciale s’observe. Ce changement dans la morphologie ou l’accroissement de la ville en quatorze ans pourrait avoir une double explication : d’abord la politique de déplacements incessants pratiquée par l’Administration au profit de l’extension du noyau central, ensuite l’exode rural qui a été à la fois un facteur de la croissance démographique et de l’extension spatiale de la ville.

Figure 13 La ville de Bangui en 1946
Figure 13 La ville de Bangui en 1946

De même, la réalisation des grands travaux à Bangui dans les années 1950 serait l’une des raisons de l’affluence dans la capitale de populations en quête de travail. Cependant le cœur géographique de Bangui est resté désert aussi bien en 1946 qu’en 1960. De ce fait, la présence de l’eau et des collines traduit un bicéphalisme dans l’évolution de la morphologie urbaine, d’abord entre l’Est avec la Mission Saint-Paul et l’Ouest avec le centre administratif, ensuite à l’ouest où le centre-ville est séparé des quartiers « indigènes » par des bas-fonds inondables.

Figure 14 La ville de Bangui en 1960
Figure 14 La ville de Bangui en 1960