3.3. Bangui en 1982 et en 1988

La ville de Bangui s’est beaucoup accrue spatialement aussi bien en 1982 (Figure 15) qu’en 1988 (Figure 16) par rapport aux années 1946 et 1960. Lors de cette dernière période, les bas-fonds insalubres étaient encore répulsifs alors qu’en 1982 et en 1988, ils commencent à être attractifs, comme l’a si bien souligné PIERMAY (1993). Cependant les versants abrupts et les fonds de vallée connaissent toujours des retards en matière d’urbanisation.

Observée par photo-interprétation, la densité de l’habitat s’est accrue entre 1982 et 1988. La morphologie des habitations et des voies s’observe de façon précise ; en 1982, les parcellaires, tant dans les quartiers populaires que dans les quartiers lotis, montrent des espacements notables entre les maisons. En 1988, ces espaces libres sont occupés par de nouvelles habitations qui densifient l’occupation du sol, et traduisent l’intensité de la pression citadine sur l’espace. Ce phénomène accroît l’imperméabilisation du sol et de ce fait influence le ruissellement des eaux pluviales ; il détermine aussi le rythme d’infiltration des eaux qui alimentent la nappe phréatique superficielle du site de la ville de Bangui.

Pendant cette période, les bas-fonds sont colonisés et parfois systématiquement aménagés à l’exception de ceux du Sud-Ouest (Guitangola-Pétévo-Bimbo) qui sont encore fonctionnels. En général dans ces bas-fonds marécageux anthropisés, les forts abats pluviométriques entraînent la stagnation des eaux. L’ancien aéroport (Figure 13) était installé sur le glacis cuirassé du piémont. Encerclé par la ville et très proche de la colline, il fut transféré en 1967 sur un nouvel emplacement au milieu d’un bas-fond hydromorphe qui fut alors drainé. Aujourd’hui l’aéroport de Bangui-Mpoko est à nouveau rejoint et bientôt encerclé par la croissance urbaine (Figures 15 et 16), alors que le site des collines boisées n’est pas encore affecté, peut-être à cause du cimetière de Ndress qui occupe une partie de la dépression.