4.3. De 1945 à 1960

L’augmentation spectaculaire de la population (Figure 19) dans cette période est due à la continuité de l’exode rural. C’est en fait pour rentrer dans le système de l’économie monétaire que les ruraux déferlent à Bangui, gonflant ainsi l’effectif de la population, dont le taux de masculinité est resté élevé, comme le montrent les recensements de 1948 et 1949. Les coupures dans la courbe démographique vers 1990 s’expliquent par la diversité des sources de données.

Figure 19 Evolution démographique de la ville de Bangui (1900-2002)
Figure 19 Evolution démographique de la ville de Bangui (1900-2002)

La réalisation des grands travaux dans la ville entre 1950 et 1953 a aussi alimenté l’exode rural ; ceci amène Bangui à 79 900 habitants en 1956 contre 62 900 habitants en 1950. De là, commence à naître le « creuset urbain » (VILLIEN, op. cit.), avec le brassage ethnique proscrit plus tôt par l’administration. Cette évolution démographique s’accompagne d’une conquête territoriale rapide aux dépens du péri-urbain rural : de 1945 à 1960, l’aire de la ville passe de 642 à 2256 ha (Figure 20). L’élargissement de Bangui nous semble plus rapide que l’augmentation de la population, vraisemblablement à cause de l’espace non-bâti qui sépare le centre-ville des quartiers autochtones. Ainsi nous notons que la densité de la population diminue de 1945 à 1960, passant de 4062 à 3555 habitants par km2.

Dans le même temps, la longueur du réseau routier est passée de 71,5 km en 1946 à 137,5 km en 1960 (Figure 20). Cependant, ces chiffres ne traduisent pas une évolution positive du réseau routier lorsque le rapport longueur totale/surface bâtie est établi ; cela donne 111 m.ha-1 en 1946 mais 61 m.ha-1 seulement en 1960 (VILLIEN, op. cit.). Ces données montrent que l’extension continuelle de l’espace urbain n’est pas accompagnée de la construction des routes.

Figure 20 Evolution de la superficie de la ville et de la voirie
Figure 20 Evolution de la superficie de la ville et de la voirie