5.2. Description des types d’urbanisation

Les types d’urbanisation sous-entendent les grands modes d’organisation de l’espace banguissois. Pour étudier la structure urbaine de Bangui, N’GUEREPANDE (1985) a fait une description morphologique et fonctionnelle des quartiers de la ville, en distinguant :

  • des quartiers résidentiels localisés dans le noyau urbain où vivent les catégories sociales privilégiées ;
  • des quartiers d’habitat lotis et dotés de quelques équipements, où résident la plupart des citadins de catégorie sociale moyenne ;
  • des quartiers populaires, enfin, qui concentrent 90 % des habitants. Selon MABOU (op. cit.), le paysage de ces quartiers varie en fonction de la densité de l’habitat et des voies de communication.

Les figures 21 (a et b) nous montrent bien les différenciations dans cette typologie.

En revanche VILLIEN (op. cit.) estime qu’à Bangui l’espace urbain est caractérisé par la séparation du noyau et des quartiers périphériques, ce qui crée un hiatus dans le tissu urbain. Ces quartiers représentent l’essentiel de la ville tant en surface (89 %) qu’en population. Les quartiers populaires couvrent 55 km2, en tenant compte de ceux qui sont lotis, alors que les quartiers de type européen se réduisent à une surface de 6,5 km2. Les deux groupes de quartiers sont ainsi définis :

  • les quartiers du noyau, bloqués dans leur expansion par la présence des quartiers périphériques, ne progressent plus et tendent à absorber les vides qui ponctuent la trame de leur habitat ;
  • les seconds, ouverts sur l’espace péri-urbain, sont en constante évolution. Ils constituent les organes de la conquête spatiale de la ville au détriment de la zone rurale (VILLIEN, 1987). Ce dynamisme est en partie responsable du manque d’homogénéité du tissu urbain. En général dans les quartiers résidentiels, nous distinguons des voies revêtues ou non et des canalisations recouvertes ou à ciel ouvert. Dans les quartiers lotis, les voies ne sont pas revêtues et s’accompagnent rarement de caniveaux ou de fossés de drainage ; le passage des niveleuses permet à chaque fois de créer des rigoles sur les abords des voies, mais ces dernières ne tardent pas à se combler. En tout cas, que ce soit dans les rigoles construites, dans les caniveaux ou dans les fossés, la vitesse de sédimentation dans ce réseau de collecteurs est rapide. Ceci nous paraît intéressant à étudier en vue de prévoir la durée des ouvrages dans un milieu où l’importance des précipitations et de leur énergie cinétique entraîne l’érosion significative du sol urbain qui n’est pas revêtu.
Fig. 21 a & b : Types de quartiers de Bangui
Fig. 21 a & b : Types de quartiers de Bangui