5.3. Le coefficient d’occupation du sol

Dans le cas de la ville de Bangui, on ne parle pas de la surface cumulée des planchers par rapport à la surface construite car la plupart des maisons sont construites en rez-de-chaussée. Toutefois, il est utile d’apprécier la densité de l’habitat selon les quartiers. Pour cela, nous avons délimité sur une photo aérienne de 1981 (échelle = 1/15000e) un espace de 1 cm de côté, équivalent à 22 500 m2, soit 2,25 ha, pour le comptage des maisons, en distinguant trois principaux types de quartiers : résidentiels, lotis et non-lotis ou populaires. Le calcul nous a donné les résultats suivants :

Ainsi, nous relevons une plus forte densité de maisons dans les quartiers périphériques que dans les quartiers résidentiels. Le resserrement des habitations par quartier ou par parcelle est croissant dans le temps, même dans les quartiers lotis, à cause de l’expansion démographique. Selon PIERMAY (op. cit.), l’occupation anarchique du sol ou squatting s’explique par la pression foncière. Les maisons se concentrent sur une parcelle, les eaux pluviales ne trouvent pas d’espace d’infiltration ; le bâti réduit la rugosité face à l’écoulement des eaux pluviales, ce qui force les eaux pluviales à ruisseler. Or la présence d’espaces verts dans les parcelles 9 devrait réduire le ruissellement, favoriser l’infiltration d’une partie des eaux pluviales et différer les pics de crues urbaines rendus parfois catastrophiques par le ralentissement du ruissellement. Etant donné que la forte occupation du sol urbain entraîne son imperméabilisation artificielle (mise en culture, tassement par piétinement, travaux de génie civil…), les eaux pluviales s’infiltrent faiblement et le ruissellement s’organise selon les linéaires naturels ou artificiels, ou selon des raccourcis en fonction de la ligne de plus grande pente.

La fréquence des inondations dans les centres urbains, aggravée par l’absence de curage des exutoires (PIERMAY, op. cit.), montre l’impact des modes d’occupation du sol sur l’écoulement.

Notes
9.

Dans les quartiers populaires, il y a de moins en moins d’espace entre les habitations servant d’espaces verts. Alors que dans les quartiers résidentiels, des espaces verts sont intégrés aux parcelles construites ; ils le sont moins dans les parcelles construites des quartiers lotis, d’après nos observations par photo-observation.