5.4. Influence de l’urbanisation sur l’écoulement

En conditions naturelles, l’eau s’écoule selon les linéaires constitués par le réseau hydrographique. Cependant, l’urbanisation qui détermine l’occupation du sol formalise la construction des réseaux hydrauliques anthropiques, et modifie les limites des bassins-versants (Figure 22). Les lignes de crête topographiques sont outrepassées par les formes d’aménagement (voirie, caniveaux…) qui étendent le réseau de ruissellement, avec une incidence sur l’écoulement. A Bangui, par exemple, le bassin-versant élémentaire de la Ngoubagara (Figure 22) a vu ses contours significativement modifiés par l’urbanisation, de même que les caractéristiques de son chenal.

En théorie, l’urbanisation augmente l’écoulement annuel qui est lié à l’accroissement des précipitations au-dessus des agglomérations urbaines (CANTAT, 1989) et à l’imperméabilisation de vastes surfaces ; celle-ci réduit les infiltrations et la recharge des nappes qui ne peuvent plus soutenir les écoulements de base. Aucune démonstration, certes, n’a été faite pour la ville de Bangui, mais des recherches en milieu urbain l’ont prouvé ailleurs. D’autres effets de l’urbanisation sont un raccourcissement du temps de réponse entre la précipitation et l’écoulement dans le cours d’eau, une élévation du pic de crue et un raccourcissement de la durée de la phase d’écoulement.