Chapitre II : CARACTERISATION MORPHOSTRUCTURALE ET HYDROGEOLOGIQUE DU SITE DE BANGUI

« La reconnaissance géologique… ne peut fournir qu’une représentation encore bien grossière et une compréhension bien superficielle de phénomènes infiniment complexes. » J.-L. MESTRAUD (1982, voir références bibliographiques)

L’étude des caractères distinctifs morphostructuraux et hydrogéologiques du site de la ville de Bangui montre l’intérêt d’appréhender le cadre avec lequel l’eau interagit. Car le mouvement de l’eau en surface ou dans le sous-sol est fonction du substratum et de ses caractéristiques propres (perméabilité, porosité…). De ce fait, la détermination des différentes formations géologiques, de leur morphologie et de leur comportement vis-à-vis de l’eau paraît importante dans ce contexte, lorsqu’il s’agit d’apprécier la dynamique globale de l’eau dans le secteur de Bangui.

Nous fondons ce travail sur l’analyse, la synthèse et l’interprétation des données que nous avons obtenues dans de nombreux rapports portant sur les formations géologiques (WACRENIER, 1960 ; WACRENIER et WOLFF, 1962, 1964 ; WOLFF, 1962 a et b ; PALUD, 1968 ; BRUNELLE, 1972 a et b, 1973), et sur les travaux relatifs aux forages d’eau souterraine à Bangui (CORNACCHIA et GIORGI, 1985 a et b ; CORNACCHIA et al., 1985 ; JICA, 1999 a et b) et en République centrafricaine (CORNACCHIA et GIORGI, 1986 ; CORNACCHIA et al., 1989 ; PLESINGER, 1990). Nous reprenons la définition de l’âge des formations (Série de Bobassa, Série de (Bangui)-Mbaïki-Boali,…) d’ ALVAREZ (2000) ; elle est couplée avec des relevés de terrain, afin de noter les relations formes-géologie. Cette méthode servira à préciser l’évolution géomorphologique du site de Bangui (NGUIMALET, 1999 a), et ses conséquences sur les aménagements liés à l’eau. Car la circulation de l’eau, qui hypothèque la gestion de la ville, est rendue difficile par le modelé pseudo-karstique des bas-fonds marécageux et bien sûr par les pentes raides des collines qui ont été façonnés dans une période subactuelle dont le site hérite ces dernières conditionnent les transferts rapides de l’eau en aval.