Des carottages réalisés à Fatima, à l’usine UCATEX ou à la brasserie CASTEL (CORNACCHIA et GIORGI, 1985 a et b, 1986 ; CORNACCHIA et al., 1985, 1989) (Figures 25 et 29) montrent que le substratum cristallin résistant est recouvert par des alluvions argilo-sableuses. L’importance du recouvrement (latérite et argile) à Fatima est confirmée grâce à 21 sondages verticaux qui situent le toit du calcaire 14 à une profondeur moyenne de 23,85 m. Le pendage est fort : 35 à 40° par rapport à l’horizontale. Les logs des forages (UCATEX ou Brasserie CASTEL) révèlent l’existence d’un important remplissage lacustre, colluvial et alluvial, très hétérogène, dont le soubassement est formé de calcaires précambriens, très surcreusés (Figure 29) par rapport au lit actuel de l’Oubangui (40 à 50 m-120 m) ; nous estimons que ce cours d’eau a dû se mettre sûrement en place après la phase géodynamique qui explique la structure de la région.
La profondeur moyenne des forages (Tableau VI) réalisés dans le « Grand Bangui » (Figure 30) se situe à 65,77 m, avec des extrêmes respectivement à 25 m au quartier Bakongo (forage 20) et à 125 m au quartier Ngongonon 15 (forage 18). Ces données montrent qu’au Nord de la ville, il faudrait aller plus en profondeur pour trouver la nappe phréatique profonde ou captive.
N° des forages | Profondeur (m) | Niveau du socle (m) |
Forage 1 | 85 | Non-atteint |
Forage 2 | 100 | Non-atteint |
Forage 3 | 70 | 52 |
Forage 4 | 43 | 22 |
Forage 5 | 85,8 | Non-atteint |
Forage 9 | 53,2 | 29,5 |
Forage 10 | 92 | 56 |
Forage 11 | 89 | Non-atteint |
Forage 12 | 80 | 32,8 |
Forage 13 | 44,3 | 14,5 |
Forage 14 | 95,4 | Non-atteint |
Forage 15 | 98,5 | 85,0 |
Forage 16 | - | - |
Forage 17 | 123,5 | Non-atteint |
Forage 18 | 125 | Non-atteint |
Forage 19 | - | - |
Forage 20 | 25 | 19,7 |
Forage 20 A | 40 | 20,5 |
Le toit du socle est reconnu en moyenne à 36,88 m de la surface (moyenne arithmétique des forages). La plus faible profondeur se localise au SE de la ville de Bimbo à environ 1 km du confluent Mpoko-Oubangui (forage 13) : elle est de 14,5 m, et la plus forte est de 85 m (forage 15) sur un témoin de plateau latéritisé au Nord de l’Aéroport Bangui-Mpoko et au NO du forage 18. La figure 30 montre les écarts entre la profondeur des dépôts et le toit du substratum. La résistivité de chaque couche met en évidence des niveaux argileux, sablo-gréseux et calcaires (socle).
Sur les logs de ces forages (Figure 31, voir Fig. 26 a), nous constatons que le contact du substratum, lorsqu’il est atteint, n’est constitué que de formations protérozoïques tels que grès siliceux et/ou pélitiques, calcaires dolomitiques, argilites… La latéritisation est très développée et se note sur presque tous les logs, entre 3 et plus de 100 m de profondeur. Le Quaternaire est globalement sous-représenté par rapport au Cénozoïque et au Précambrien (Tableau III).
Ces données nous confirment donc l’existence d’une dépression Nord-Sud dans la zone d’étude. Le fossé est limité par des failles et a été formé par leurs rejeux (Figure 26). Ainsi sur le flanc ouest du fossé, la faille apparaît comme un linéament qui délimite la plaine (alluviale) au cœur de Bangui du plateau de Fatima à l’ouest de la ville (voir Figures 34 et 35). Elle part de l’embouchure de la rivière Mpoko et rejoint l’Aéroport de Bangui-Mpoko selon une orientation NNO-SSE. Plusieurs dépressions se sont formées le long de ce linéament, qui se caractérisent par des sources et des sols hydromorphes. En revanche, sur la frange est de la dépression, la faille est notée le long du pied de l’escarpement ouest des collines de Gbazabangui. Elle est presque parallèle à la faille du côté ouest et suit une même direction (NNO-SSE) en délimitant les collines et le piémont. Cette faille, du côté est, semble se ramifier dans le secteur de Kassaï (Figures 23, 24 et 110). Ces lithologies variées du secteur de Bangui donnent des reliefs avec des formes spécifiques qu’il faut analyser.
Dans ce paragraphe, nous entendons par toit calcaire le toit du socle ou du substratum atteint par le forage. La profondeur moyenne est en fait la moyenne arithmétique des profondeurs de forages réalisés.
C’est le nom du cours d’eau qui draine ce quartier, sans doute sur un ancien marécage appelé Ngou-lôssô. Ce marécage se situait entre les quartiers Combattant, Ngongonon lui-même et Gobongo.