2. INTERPRETATION GEOMORPHOLOGIQUE DES PAYSAGES

L’environnement géomorphologique du site de Bangui est constitué de paysages variés. Celui-ci découle d’une dynamique très ancienne, et d’une dynamique subactuelle et actuelle que nous analyserons.

2.1. Quelques indicateurs sur l’évolution géomorphologique du site

La mise en évidence d’un important remplissage alluvial, lacustre et colluvial, très hétérogène et récent (Fig. 29), grâce aux logs des forages à Bangui, nous force à admettre une paléodynamique de comblement de la dépression au pied des quartzites mis en relief (Figure 28) ; celle-ci a évolué vraisemblablement de manière fermée. Ainsi, cette dépression peut fonctionner actuellement comme un lac lorsque les eaux de ruissellement ou d’infiltration stagnent ou occupent le talweg ; par sa position topographique, elle piège des sédiments pouvant provenir des terrains pentus de ses abords ou éloignés, car elle draine toutes les eaux par gravité (NGUIMALET, 1999 a). La géodynamique qui a mis en place le relief de la ville de Bangui peut se justifier par la néotectonique, voire par la tectonique ancienne, mais elle a été influencée par les variations climatiques quaternaires. Ces dernières sont caractérisées dans les milieux intertropicaux par des phases de réchauffement postglaciaire, qui donnèrent lieu à des précipitations abondantes, et par des phases fraîches (avec 3-4 à 6-7 degrés de température), et sèches où l’érosion a été intense tant sur les versants que par l’incision des vallées, après que la couverture végétale a disparu (THOMAS et THORP, 1992). Dans ce contexte néotectonique, le relief actuel nous semble résulter des changements climatiques quaternaires. La sédimentation serait maximale aux environs de l’Aéroport Bangui-Mpoko, puisque le substratum n’est atteint ni par forage ni par sondage électrique, alors que progressivement vers la périphérie (cf. piémont des collines et sud de la ville avec l’Oubangui), on passe de 170 m à 10 m pour l’atteindre.