1.2. Le contexte de la ville de Bangui

Les systèmes hydrologiques du site de Bangui impliquent les nappes d’eau libres ou de surface (cours d’eau, marais, lacs) et les eaux souterraines qui ont toutes une source d’alimentation pluviale ou fluviale. Ils constituent chacun des éléments du cycle de l’eau par leurs modes de recharge ou de transfert. Si nous considérons les trois domaines d’espaces interdépendants, emboîtés et circonscrits tels que définis par CASTANY (1998), le découpage en systèmes hydrologiques ne paraît pas si simple à adapter au site urbain de Bangui. Le bassin hydrologique est en effet celui de l’Oubangui dont la ville de Bangui n’occupe qu’une portion infime ; néanmoins, l’espace banguissois comprend cinq bassins de moins de 100 km2 chacun (Ngola, Nguitto, Ngoubagara, Ngongonon,...). En revanche, le bassin hydrogéologique du site de Bangui n’est pas calqué sur les lignes de crête topographiques, et nous pensons que la forte tectonisation de l’environnement géologique a localement joué sur la délimitation (voir chapitre VII, p. 274).

Enfin, l’aquifère du site de Bangui est double : une eau souterraine superficielle ou nappe libre exploitée par les puits traditionnels et une eau souterraine profonde ou nappe captive ou semi-captive, qui est le plus souvent exploitée par forage.

Tous ces systèmes hydrologiques de la ville de Bangui sont régulés par une pluviosité abondante, dont les effets ont été sensibles depuis que la ville est née en 1889. GOULEE (1964) a signalé qu’avant la création des postes pluviométriques à Bangui en 1909 (en réalité en 1907), des phénomènes naturels exceptionnels ont été remarqués. Selon le Duc d’UZES (1894), les pluies très importantes de l’année 1891 ont provoqué une crue extraordinaire de l’Oubangui qui a nécessité le transfert du poste de la confluence de la Mpoko au site actuel de l’ex Rock Hôtel (voir figures 5, 11 et 12).

Le drainage principal à Bangui est assuré par l’Oubangui qui a les cotes d’altitude les plus basses du site. Les pertes saisonnières d’eau s’équilibrent annuellement par l’écoulement à l’exutoire des bassins hydrographiques ; néanmoins, les facteurs qui peuvent influencer l’écoulement à Bangui méritent d'être précisés.