1.3.2. Les facteurs orographiques, morphologiques et lithologiques

Le relief influence le climat, et l’altitude accroît en principe les précipitations. Lorsque nous comparerons les données des stations pluviométriques situées au pied des collines à celles de la plaine (dénivellation d’environ 250 m), cette réalité sera vérifiée. En fait, le relief agit non seulement sur les précipitations, mais aussi sur l’écoulement : il restreint le déficit en abaissant la température et en accélérant l’écoulement du fait de l’accroissement de la pente. Plus l’eau coule vite, moins elle s’évapore ; cette évolution pourrait concerner la Ngoubagara qui gonfle souvent après les pluies. Le déficit d’écoulement est donc beaucoup moins fort en montagne qu’en plaine (GUILCHER, 1979). Par ailleurs, la morphologie du lit fluvial exerce une influence sur l’hydrologie du cours d’eau, notamment par des variables hydrauliques qui décrivent le lit majeur (plaine d’inondation), le lit ordinaire et le lit d’étiage. Ces différents lits peuvent se confondre lorsque la morphologie du chenal cadre avec un resserrement du lit (gorges). Nous notons qu’à Bangui, les aménagements de toutes sortes ont supprimé les plaines d’inondation en ce sens qu’ils ont permis la colonisation par les habitations, et les conséquences se traduisent par des débordements épisodiques après chaque pluie.

Les facteurs lithologiques définissent la perméabilité des terrains face à l’écoulement. Si la roche est perméable, elle peut jouer un rôle retardateur et pondérateur des crues en fonctionnant comme une éponge. A Bangui par exemple, les sols latéritiques ou gravillonnaires qui ne couvrent presque le tiers de la ville, pourraient avoir ces caractéristiques hydrodynamiques. En revanche, les terrains imperméables comme les roches cristallines, métamorphiques et les argiles, favorisent un ruissellement instantané : sur ces terrains, les cours d’eau de Bangui enregistrent des crues brutales (lors des pluies exceptionnelles ou de forte intensité), en particulier sur leurs parties amont quartzitiques et schisteuses, et sur leurs bassins, moyen et aval, argileux, défavorables à l’infiltration en dépit de la couverture végétale.