4.2. L’alimentation des eaux souterraines

L’alimentation renouvelle les stocks d’eau et entretient l’écoulement souterrain. La source unique de recharge du bassin hydrologique, supposé clos, est procurée par les précipitations efficaces. Elles représentent la quantité d’eau fournie par les précipitations qui reste disponible à la surface du sol, après soustraction des pertes par évapotranspiration réelle (ETR). Cette dernière est liée à l’ETP : l’ETR est inférieure ou égale à l’ETP. Les précipitations efficaces, PE, sont égales à la différence entre les précipitations et l’ETR : PE = P-ETR. D’après l’ETR que nous avons calculée par la méthode de Thornthwaite (Tableau XVII), les PE à Bangui sont de 320 mm en moyenne, avec des valeurs toujours positives en saison pluvieuse ; elles sont supérieures à 0 de mai à octobre, avec comme valeurs extrêmes 117 mm en août et 36 mm en mai (Figure 51 c ; Tableau VII).

L’étude des pluies et de leur variabilité temporelle et spatiale nous montre que la ville de Bangui dispose de bonnes potentialités hydriques. Selon l’évolution saisonnière des pluies, plus de 50 % de l’eau tombe en saison pluvieuse (juillet, août, septembre, octobre) chaque année. Ceci montre l’importance hydrologique de cette période quant à la constitution des ressources en eau superficielles et souterraines de la localité. C’est à ce moment que s’observent les risques liés à l’eau, telles les pluies violentes ou d’intensités maximales, les inondations, l’érosion en nappe.

Toutefois, en saison sèche, l’eau est déficitaire (P<ETP) à cause de la faible fréquence des pluies, de leur faible hauteur et d’une forte température. L’apport des précipitations est estimé à moins de 20 % de la demande durant cette période, lorsque les années sont excédentaires ou normales. Par contre, lorsque l’année est déficitaire, la quantité d’eau tombée dépasse 20 % de la demande en saison sèche. Cela montre que le fort pouvoir évaporant de l’air en période chaude à Bangui (février, mars) conditionne le renouvellement de l’eau qui peut manquer, selon les années (1983, 1984 mais aussi 1973, 1974, même bien au-delà en 1963 semble-t-il) pour les usages domestiques et également pour la navigation sur l’Oubangui. Cet indice justifie la distinction entre saisons sèches et humides selon la disponibilité de l’eau.