CONCLUSION PARTIELLE

Cette partie a présenté, retracé et analysé les composantes : population, espace, sous-sol… sur lesquelles se fonde l’étude morphodynamique de l’eau et des spécificités de sa gestion liées à diverses vulnérabilités dans la ville de Bangui. Nous amorçons le travail par la définition des facteurs qui peuvent influencer la distribution et l’organisation de l’eau qui tombe : occupation du sol et caractéristiques hydrodynamiques des terrains. En effet, l’histoire de l’occupation humaine du site révèle les débuts de l’impact humain sur les eaux du site. Cet impact semble très récent puisqu’il remonte à la fondation de la ville en 1889. La ville suscite l’essor démographique et spatial qui modifie les conditions d’écoulement dans le site par les différentes formes d’aménagement (réseaux hydrauliques, carrières d’extraction, nudité du sol, déforestation…). Ces facteurs conditionnent l’imperméabilisation du sol urbain qui favorise plus le ruissellement et l’érosion que l’infiltration des lames d’eau précipitées. Ainsi, la circulation de l’eau en surface et en profondeur peut en être affectée. Cependant, le contexte morphostructural n’influence pas de la même manière la circulation de l’eau suivant les principales unités topographiques du site. En surface, les eaux qui dévalent les versants des collines et plateaux sont mal drainées dans la plaine à cause de la faiblesse de la pente. En outre, les réseaux d’évacuation ne suffisent pas pour drainer l’eau du ruissellement excédentaire, exposant ainsi les habitations installées dans les bas-fonds marécageux au risque d’inondation et à celui d’effondrement des habitations. En revanche, l’eau semble bien circuler dans les unités hydrogéologiques fini-précambriennes (carbonatées et non carbonatées) à cause de la fracturation, des diaclases, fissures et failles qui les caractérisent.

L’analyse de la diversité de l’eau à Bangui nous indique par ailleurs des potentialités par l’abondance des pluies, mais celles-ci ne sont pas bien réparties selon les saisons. Ceci peut affecter l’alimentation en eau en saison sèche à cause de la faible quantité d’eau recueillie par rapport aux besoins. Du moment où nous savons que l’eau qui tombe à Bangui génère des contraintes, l’étude détaillée des traits de sa dynamique se fera selon un emboîtement d’échelles. Ainsi, le mouvement de l’eau sur versant et en lit fluvial sera abordé dans la deuxième partie.