INTRODUCTION

La pérennité de l’eau en surface à Bangui est un avantage lié au climat et le fait du substrat que la saturation imperméabilise en causant le ruissellement. Nous fondons cette partie sur l’étude hydrodynamique des eaux pluviales depuis les versants jusqu’aux lits fluviaux, notamment les petits cours d’eau urbains. Le mouvement superficiel de l’eau s’accompagne en général de la dégradation du sol. Ce transfert de matières (liquides et solides) suit un cheminement complexe avant d’atteindre le niveau de base local que constitue l’Oubangui. Le ruissellement qui se déclenche sur les versants, en nappe puis concentré dans le sens de la pente, érode, transporte ou charrie, et dépose les particules. La rugosité de surface ou du fond des chenaux des cours d’eau à Bangui, liée à la végétalisation et à l’irrégularité de surface des cuirasses qui les tapissent, crée des turbulences et contribue au piégeage des sédiments.

Depuis la fondation de Bangui en 1889, nous avons vu s’instaurer une nouvelle dynamique : le défrichement de la forêt dense sur l’aire de la ville a laissé le sol nu, sur lequel les eaux de ruissellement s’écoulent selon les réseaux anthropiques (voiries, réseaux hydrauliques) lesquels modifient la structure hydrologique naturelle issue de la seule géomorphologie (OBLED, 1999). Nous remarquons que les potentialités de ruissellement dans la ville de Bangui sont en relation avec la nudité du sol et sa compaction due aux différentes formes d’occupation du sol. Ainsi, la mobilisation de l’eau et des sédiments crée des pertes de matière dans l’espace urbain par les processus de transfert. Il peut aussi causer des risques d’inondation, soit parce que le volume d’eau ruisselé dépasse la capacité des ouvrages d’évacuation, soit parce que le colmatage des ouvrages par les sédiments et les déchets ménagers raccourcit la période de retour du phénomène en aval. Pour ce faire, nous étudions donc l’eau de la parcelle à l’exutoire en développant deux points : le premier traite du ruissellement et de l’érosion mesurés sur parcelle et à l’exutoire de la Ngoubagara (chapitre IV) ; le second présente les cours d’eau urbains et leurs caractéristiques morphodynamiques vis-à-vis des eaux de ruissellement (chapitre V).