Chapitre IV – RUISSELLEMENT ET EROSION A BANGUI : DU VERSANT AU LIT FLUVIAL

« Le développement de nos sociétés dans le sens de la concentration urbaine a donné naissance à des situations de danger et de crise susceptibles d’atteindre dangereusement les populations. Il s’agit en particulier des problèmes liés aux réseaux… ». C. Colin, Préface de l’ouvrage « Risques et réseaux techniques », Coll. CERTU, 1998, 189 p.

Le ruissellement et l’érosion sont deux phénomènes intimement liés à l’échelle de la parcelle et/ou du bassin-versant. Ils expliquent les pertes en eau et en sol d’un milieu donné, et sont particulièrement actifs en milieu urbain, notamment de par les précipitations et l’écoulement qui les engendrent, mais les données sont rares sur l’érosion urbaine dans le monde tropical.

Les premiers travaux sur l’érosion pluviale ont débuté vers la fin du XIXe siècle (Mc GEE, 1897), et ont pris un tournant avec ELLISON (1944). Dans ce contexte, l’ORSTOM (actuel IRD) a développé dans les années 1950 un réseau de parcelles expérimentales en Afrique de l’Ouest. La mise en œuvre de cette méthode a fait l’objet de plusieurs publications (DABIN et LENEUF, 1958 ; FAUCK, 1954, 1956 ; LAMACHERE et SERPENTIE, 1991 ; ROOSE, 1967, 1976, 1977, 1984 ; ROOSE et BERTRAND, 1971). Cependant très peu d’entre elles traitent spécifiquement du milieu urbain ou périurbain (SOYER et al., 1982 ; LE BARBE, 1982 ; BOUVIER, 1990 ; TCHOTSOUA, 1995 ; HINGRAY, 1999).

En Centrafrique, les mesures de l’érosion sont peu nombreuses (QUANTIN et COMBEAU, 1962 ; MOREL et QUANTIN, 1972 ; GAC, 1980 ; ORANGE et al., 1993). Récemment, KOKAMY-YAMBERE (1994, 1995) a mesuré le ruissellement et l’érosion à Bangui (sur parcelle et à l’exutoire)(Figure 52). Les données constituent le nœud du chapitre que nous proposons en présentant successivement les processus et les facteurs entraînant la genèse du ruissellement et de l’érosion hydrique, le site de l’étude et les dispositifs de mesure, ainsi que les principaux résultats.