4.1. L’apport des parcelles expérimentales

4.1.1. Influence de la pluie sur le ruissellement

La pluie est un facteur primordial, mais non exclusif, du ruissellement et de l’érosion lorsque des mesures sont effectuées sur des parcelles de 1 m; ces dispositifs présentent l’inconvénient d’être situés trop en marge des lignes d’écoulement pérennes pour être réellement en relation fonctionnelle avec elles. Les ruissellements que nous étudions sont reliés aux épisodes pluvieux connus et mesurés (Figure 46 b, p. 119). L’eau météorique explique en effet leur fonctionnement, et révèle surtout une disparité dans les comportements hydrodynamiques des parcelles à sols nus et à sols couverts.

Ainsi, nous observons les ruissellements les plus importants sur les sols nus qui sont exposés au risque d’érosion pluviale (splash). Les sols couverts sont, par contre, à l’abri de l’influence des pluies et de leurs gouttes, avec des valeurs de ruissellement beaucoup plus faibles (Tabl. XIX). Cette réalité met évidence le rôle protecteur du couvert végétal en termes de lutte anti-érosive, ce qui est classique. Ces résultats nous montrent a priori la disproportion entre les parcelles couvertes et les parcelles nues dans les transferts de matières liquides et solides, aussi bien à l’échelle de la parcelle qu’à l’exutoire. Ils traduisent de très bonnes corrélations entre la pluie et le ruissellement sur sols nus (0,931289 sur parcelle n° 1 et 0,796304 dans la parcelle n° 2) alors que sous forêt, les corrélations atteignent 0,585064 dans la parcelle n°1 et 0,771686 dans la parcelle n° 2 (Figures 55). Nous retenons que les valeurs du ruissellement sur sols couverts sont proches de 0 pour des pluies qui varient entre 0 et 20 mm, alors que pour des averses d’environ 40 mm, le ruissellement devient important à cause vraisemblablement de la saturation des sols en eau et du rôle de la pente. Toutefois le ruissellement sur sols nus augmente en fonction des hauteurs de pluie.

Dans cette dynamique, l’intensité instantanée maximale des averses ne paraît pas capitale pour rendre compte de l’importance du ruissellement (Figure 56). L’influence de l’intensité maximale des averses est effective pour les parcelles nues et couvertes, et les volumes ruisselés en sont influencés.

Figure 55a) Relation pluie-ruissellement sur sol nu n° 1 (1991-1994)
Figure 55a) Relation pluie-ruissellement sur sol nu n° 1 (1991-1994)
Figure 55b) Relation pluie-ruissellement sur sol nu n° 2 (1991-1994)
Figure 55b) Relation pluie-ruissellement sur sol nu n° 2 (1991-1994)
Figure 55c) Relation pluie-ruissellement sur sol couvert n° 1 (1991-1994)
Figure 55c) Relation pluie-ruissellement sur sol couvert n° 1 (1991-1994)
Figure 55 d) Relation pluie-ruissellement sur sol couvert n° 2 (1991-1994)
Figure 55 d) Relation pluie-ruissellement sur sol couvert n° 2 (1991-1994)
Figures 56 Relation pluie-intensité maximale
Figures 56 Relation pluie-intensité maximale