Chapitre V – LES ORGANISMES FLUVIAUX (URBAINS) DE BANGUI

« Les grandes agglomérations sont généralement solidaires de cours d’eau importants ». J. Labasse, 1989 : Réflexions sur le couple Ville-Fleuve. Coll. La Ville et le Fleuve, CTHS, 3, 9-22.

Les cours d’eau sont des organismes très sensibles aux perturbations des écoulements et des flux sédimentaires enregistrées dans les bassins-versants. Cette dynamique est d’autant plus accentuée que les bassins-versants sont urbanisés. En effet, les rivières du site de Bangui ont changé de comportement et de morphologie en raison des façonnements de toutes sortes qu’elles ont subis durant l’évolution de la ville. Ceci est perceptible dans l’évolution de la physionomie du réseau hydrographique (Figures 3 : p. 9, 6 : p. 27, et 36 : p. 97).

La question que posent ces lits fluviaux urbains se résume à leur capacité à évacuer le gros du volume des eaux de ruissellement qui engendrent momentanément des crues débordantes, des inondations à l’échelle de la ville. Ce nouveau comportement des cours d’eau est né avec la ville et s’auto-entretient avec la croissance spatiale, car avant, les rivières étaient en symbiose avec leur milieu. L’implantation humaine révèle donc le caractère lâche du système de drainage dans la plaine marécageuse du site, avec une déficience du réseau d’écoulement par rapport aux eaux pluviales que l’impluvium urbain produit selon la hauteur et l’intensité des pluies. Nous présentons dans ce chapitre les systèmes fluviaux et analysons donc la morphodynamique actuelle des hydrosystèmes urbains, en insistant particulièrement sur la pente et la morphologie des chenaux qui déterminent l’écoulement superficiel durant les crues et les étiages.