Les caractères premiers de l’hydrologie de ces cours d’eau urbains et périurbains sont analysés sur la Ngoubagara (IV, § 4.2 : p. 171), qui demeure avec la Ngola (TIXIER, 1953), la seule rivière étudiée. L’intérêt de l’étude de la Ngola 38 était de connaître les crues et les conditions générales de l’écoulement en région de savane boisée guinéenne, à relief assez accentué. D’après des mesures réalisées en 1952 et 1953 (TIXIER, 1953), l’étalonnage provisoire de la station (pour un bassin de 27 km2) est donné par dix jaugeages pour des débits de 0 à 6 m3, soit pour des hauteurs d’eau de 0,50 m à 1,65 m. Les plus fortes crues observées sont de l’ordre de 15 m3 pour une hauteur de 3 m, mais ces jaugeages ont été difficiles à cause de la rapidité à la fois de la crue et de la décrue.
En fait, si nous comparons les débits jaugés des deux rivières (Ngola et Ngoubagara), ils sont apparentés du fait que les crues et décrues sont rapides, à la différence près que le bassin de la Ngola (Fig. 78) est encore partiellement boisé ou couvert, et celui de la Ngoubagara, dénudé. Ces facteurs peuvent expliquer les crues soudaines et parfois catastrophiques de ces bassins urbains et périurbains. A l’époque, la Ngola avait un régime tropical, avec des basses eaux durant 4 mois, coupées tous les ans de crues notables : l’étiage est relativement abondant, donnant 3 l.s-1.km-2 (TIXIER, 1953). Lors des hautes eaux, qui durent 5 mois, ce petit bassin enregistre une série de fortes crues successives 39 .
Les caractéristiques hydrologiques de ces cours d’eau en milieu urbain ou périurbain, telles que ci-dessus présentées, nous permettent d’appréhender leur comportement. L’urbanisation, en accroissant le ruissellement, rend complexe l’évacuation des eaux. Car si la morphologie des chenaux n’est pas adaptée au transfert d’importants volumes de matières, alors que l’espace urbain en produit, des problèmes se posent. C’est ainsi qu’une analyse détaillée de la structure de ces linéaires nous aidera à mieux circonscrire leurs limites.
La station de la Ngola a été installée en 1952 par l’ORSTOM et a servi pour l’expérimentation, puis a été abandonnée en 1974. Elle est reprise par le Projet CAF/84/007 en 1987, et pour l’année hydrologique 1987-1988, la hauteur d’eau maximale du cours d’eau est lue à 143 cm à l’échelle.
RODIER (1953) estime le débit spécifique de la Ngola à 2000 l.s-1.km-2 (avec moins de 1000 l.s-1.km-2 pour une superficie de 25 km2) ; il attribue ses valeurs à la couverture végétale.